lundi 30 août 2010

Appelez moi Germaine!

Bon lundi soir les amis!

Une nouvelle semaine nordique qui débute sous le signe de la...gestion de classe! Oui, enfin, aujourd'hui, j'ai eu l'impression de gérer mon groupe, de favoriser un climat sain dans la classe. Il faut dire que la fin de la semaine dernière a été très difficile pour moi. Vendredi midi, après ma crise de larmes quotidienne, je ne voulais plus y retourner...Pour cette dernière journée de la semaine, j'avais planifié des activités que je croyais amusantes: bingo, bricolage...Ouf! Bricolage= gestion de ciseaux dans le nez, colle dans les sourcils et papiers dans la bouche. Bon, je l'avoue: j'ai perdu patience. Non, aucun élève n'a été blessé, mais leurs tympans ont dû écoper un peu...Et durant l'heure du midi, j'ai parlé dans leur dos (hihihi) avec Nicolas! Mais bon, la journée a fini par finir, la fin de semaine est arrivée et on s'est payé un grand luxe: notre première bouteille de vin depuis notre arrivée! Ça nous a bien réconforté!

Les points saillants de la fin de semaine: Juno à Télé-Québec vendredi, magasinage en ligne samedi (j'ai VRAIMENT besoin de soulierS!), ménage (encore et toujours) et préparation de la chambre pour notre locataire Dela qui vient passer 3 jours au village pour suivre une formation en science. D'ailleurs, la chambre est prête à vous recevoir, si l'envie vous prend de venir respirer l'air du nord! Bref, on ne s'est pas beaucoup reposé, mais j'ai réussi à ne pas penser à l'école, à relativiser et à me rappeler que perdre patience ne m'aiderait pas à gérer mon groupe.

Donc, lundi matin, j'ai mis en place ou j'ai rappelé les mesures de gestion de classe 101: des règles claires et illustréees, un système d'émulation négatif et positif (avec la chance ultime de venir manger une pizza chez moi vendredi midi!) et un système pour encourager les élèves à se présenter en classe à l'heure. Le résultat s'est avéré hyper positif: aucun crochet n'a été donné à un élève aujourd'hui. Aucun comportement désagréable. AUCUN! Ce doit être une combinaison de mon attitude, les mesures mises en place, le calme (ou végétitude...) du lundi matin et...la phase de la lune en sagittaire, mettons. Quoi que ce soit, je suis heureuse de ma journée, je suis fière de moi, fière des élèves et j'ai envie d'y retourner demain!
D'autant plus que nous passerons tout l'avant-midi à la piscine...Images à venir!
















Comme j'ai eu une belle journée, je me suis récompensée en partant tôt de l'école (16h30, l'heure à laquelle je quittais tous les soirs l'école à Montréal...). J'ai ainsi pu faire mon premier jogging nordique! 3,5 km dont le 2/3 en montée. Finalement, je remplacerais le terme jogging par alternance marche/jogging/arrêt. Et une petite mésaventure pour que vous puissiez vous foutre de ma gueule: j'ai eu peur des corbeaux! C'est qu'ils sont géants ici! Comme j'étais en pleine montée, un corbeau s'est mis à faire des cercles au-dessus de moi, suivi par un deuxième oiseau. Ils se rapprochaient de plus en plus de moi. J'ai donc crié et ramassé quelques gros cailloux en m'imaginant me défendre lorsqu'ils tenteraient de m'agripper pour m'emmener dans le ciel avec eux. Je crois que la course a fait descendre de manière dramatique mon pourcentage d'oxygène. Pas de conclusion éclatante à mon histoire, juste moi qui me suis fait rire...

Sur ce, je vais aider l'enfant à charge à faire le souper. Crevettes au gingembre for everyone!

À bientôt!




Ze montée! Et...la photo finaliste pour les pubs Walmart de la rentrée. :)

samedi 28 août 2010

Mieux vaut tard que jamais

Bon, le voici, ce premier message de la part de "l'enfant à charge", alias Nicolas !



Marie écrit si bien, dans un style si vivant et drôle, que j'ai de la pression ! Je tâcherai, dans la mesure du possible, de ne pas répéter ce qu'elle a déjà dit.



Deux semaines après notre arrivée à Kangirsuk, nous avons enfin droit à une première fin de semaine de repos. Enfin, presque, puisque Marie compte aller travailler demain après-midi (dimanche) et que nous hébergerons un enseignant d'un autre village pour quelques jours à partir de demain itou.



Si j'ai tant tardé avant d'écrire sur le blog, c'est que ma belle tigresse monopolise toujours Internet ! Sérieusement, c'est que je n'avais pas l'énergie nécessaire pour vous écrire un beau grand message. Les deux premières semaines ont été éreintantes, le premier mot qui me vient en tête pour les qualifier étant: ouf !



Si je résume, j'ai commencé à travailler à l'école moins de 24h après mon arrivée ici, principalement à déplacer des boites dans l'école et à faire du ménage. Puis, à partir de jeudi, j'étais remplaçant au secondaire ! Je le suis encore d'ailleurs, pour le meilleur et pour le pire (j'y reviendrai dans un autre billet). Alors depuis notre arrivée, notre vie gravite vraiment autour de l'école, qui est à un jet de pierre (c'est le cas de le dire, notre toit en étant plein...) de notre maison. Pas le temps de lire, d'écrire, de jouer avec la caméra ! Juste du travail. En plus, pour ceux qui connaissent ma tendance à faire la marmotte le matin, c'est difficile pour ma petite nature de me lever tous les matins vers 7h, 7h30 ! Le soir, nous nous couchons souvent autour de 10h, ce qui, dans mon cas, ne m'est pas arrivé sur une si longue période depuis fort longtemps !



Mes premières impressions du village sont très bonnes, nous avons une vue magnifique depuis notre maison, qui donne sur la rivière et ses marées. Les gens sont gentils, souriants, et nos élèves nous saluent dans la rue, le soir, quand nous allons prendre des marches, qu'ils soient venus à l'école ou non dans la journée... Et mis à part quelques irritants, notamment la lenteur de certaines démarches, pour obtenir les clés de l'école ou un filtre d'humidificateur par exemple, on se sent bien ici. Le village est entouré de petites collines, nous avons des vues splendides sur la rivière, les formations rocheuses sont intéressantes, il y a en ce moment beaucoup de bleuets à cueillir et nous sommes de plus en plus confortables dans notre appart, qui est très commode.



En fait, tout irait pour le mieux s'il n'y avait pas... l'école. Car c'est une chose que de travailler en fous (Marie encore plus que moi) pour que la rentrée se passe bien et que la planif soit faite, mais c'en est une autre que de se demander à quoi tout cela rime, à quoi ça peut bien servir. Je sais que c'est une question que bien des profs se posent, même au sud, mais ici, elle se pose de manière encore plus criante. Heureusement, Marie enseigne la base aux Inuit (un Inuk, des Inuit, donc pas de "s" au pluriel), soit l'alphabet et les maths. Elle pourra donc voir leurs progrès au fil de l'année, même si ceux-ci seront en dents de scie, tandis qu'au secondaire, on peut se demander ce qu'on fait ici puisque rendu à ce stade les élèves savent lire et écrire en français et ils ont appris les notions de base en math. Comme la plupart passeront leur vie ici, ou au Nunavik, qu'ils maîtrisent déjà l'anglais, qu'ils ont un emploi assuré, ou presque, à la municipalité, à l'école ou ailleurs, ils ne voient pas l'utilité de poursuivre des études et même de venir à l'école. Surtout quand ils sont assurés de réussir leur année scolaire, à supposer qu'ils viennent à l'école de temps à autre. Ce ne sont évidemment que des impressions qui demande à être raffinées, mais il reste que les élèves ici sont tous en retard par rapport au niveau académique où ils se trouvent: en 5e secondaire, par exemple, ils apprennent des notions qu'on enseigne généralement en secondaire trois, et c'est la même chose à tous les niveaux.



Bref, les élèves viennent à l'école quand bon leur semble, et ils y font la loi. Je me souviens de mon adolescence, j'aurais voulu me coucher à l'heure que je voulais tout le temps, sécher mes cours, arriver en retard au travail sans que cela ait de conséquences, être libre, en somme. Et bien ici, c'est exactement ça qui arrive, tout le temps. Ados de tous les pays, venez dans le grand Nord, c'est le paradis ! Il n'y a pas de structure ici pour encadrer les jeunes, je crois que c'est dans la mentalité. Les profs inuit eux-même arrivent en retard, et de manière générale ils ne semble pas exercer d'autorité sur leurs propres enfants. Alors imaginez instaurer un semblant de discipline à l'école. Il en résulte que les enfants grimpent dans les rideaux (au sens littéral du terme), qu'ils se mettent des ciseaux dans la bouche, se couchent au milieu de la classe, arrivent en retard, mettent leurs pieds sur les pupitres, entrent et sortent des classes à leur guise, ainsi de suite. Le tout sans conséquence. Ils viennent aussi à l'école quand bon leur semble, pour les plus vieux, et quand ils sont en classe, ils "travaillent" parfois une quinzaine de minutes, mais pas beaucoup plus ! Le paradis des anarchistes, je vous dis !



Bref, l'école ici, c'est n'importe quoi... Il y en aurait encore long à dire sur cette question, mais ce billet est déjà assez long comme ça. J'espère qu'il ne vous a pas trop semblé décousu et surtout que vous n'avez pas senti de ma part du mépris ou une condescendance à l'égard de ce qui se passe ici ou à l'égard des Inuit. Ce n'était pas mon but en tout cas, loin s'en faut, car mes questionnements quant au sens de ce que nous faisons ici, Marie et moi, et plus généralement quant à la pertinence de la présence blanche ici sont nombreux. Je compte bien approfondir ces premières ébauches au cours de l'année, car mon désir de comprendre la situation est grand. Il y a beaucoup de choses qui clochent ici, beaucoup d'hypocrisie il me semble de la part des blancs (pas nécessairement à titre individuel, mais au plan gouvernemental, collectif), et j'ai envie d'explorer tout ça.



Mais pour le moment, je compte bien profiter des prochains jours pour me reposer, car je ne travaillerai pas avant mercredi prochain. Les profs du secondaire ont une formation en science au début de la semaine prochaine (il y a tellement d'argent qui se dépensent ici, mais pas nécessairement où il faudrait...), alors comme je ne suis que remplaçant et que je suis le seul autre enseignant du côté franco et que les élèves n'auraient eu que la moitié de leurs classes, le secteur francophone de l'école est tout simplement fermé jusqu'à mercredi ! Pour ce que ça change...



Bon, à bientôt, et je tâcherai d'écrire un peu plus souvent,



Nicolas

mercredi 25 août 2010

Un petit peu de fatigue...

Nous sommes quelle date déjà? Ah oui! Le 25 août...Ça fait une semaine seulement que nous avons commencé l'école...Ce n'est pas l'impression que j'ai!

Moi qui préfère les montagnes russes aux longs chemins plats et routiniers, je suis servie! À la récré du matin, j'étais enthousiaste, satisfaite de mon avant-midi, je me sentais bonne, en maîtrise de mon groupe! Au retour de la récré rien ne va plus et Nicolas doit encore éponger mes larmes sur l'heure du dîner (pas d'inquiétude, j'ai la larme facile, c'est ma soupape relâche vapeur...).

Au retour de la récré, j'avais à l'horaire "inuttitut 3e-4e-5e années". Wow! Ma première période libre! Dieu sait que j'en avais besoin avec la planification dont je ne viens pas à bout! Je remonte avec mon groupe, relaxe, imaginant déjà toute l'"avance" que je pourrais prendre! 2 minutes, 3 minutes, pas de problème, la prof doit fumer une cigarette à l'extérieur, pas de stress, on est au nord!, 4 minutes, noooon!!! Je vois la prof entrer dans un autre local! La prof d'anglais et moi avions la même spécialiste placée au même endroit dans l'horaire...Évidemment, l'erreur était sur ma copie et non la sienne! Partie en fumée la période libre. Conséquence? Et bien, je dois occuper mes terreurs durant 45 minutes que je n'avais pas planifiées!!!! Impro, impro, au secours!
Je m'en suis sommes toutes bien tirée, mais les élèves ont senti la brèche, certains en ont profité. J'ai eu droit à un élève qui rampait par terre, un autre qui essayait de mettre un dvd dans la télé...Tous mes garçons ont refusé mon activité et sont allés se coucher dans le coin de lecture.
Ici, j'en laisse passer beaucoup plus qu'à Montréal mais tout de même, il y a des choses que je ne peux permettre. Un enfant qui rampe par terre durant une leçon, ça me déconcentre et ça déconcentre le groupe. J'ai donc haussé le ton et...le garçon a pleuré! (Oui, appelez-moi la marâtre!)
J'ai aussi gardé une élève pour lui rappeler qu'elle devait suivre le groupe et non décider de faire un long détour par tous les corridors de l'école pour venir nous rejoindre.
Et bien devinez quoi! Ces deux élèves réprimandés durant l'avant-midi ne se sont pas pointés à l'école après le dîner! Je devrais faire quoi??? Les laisser libre à 100%, ne jamais les reprendre???
J'ai de la difficulté à comprendre ce qui serait le mieux...

Je croyais avoir un répit avec le cours de culture pour les 5e année ensuite...Non! Comme je ne savais pas où les envoyer pour ce cours, Laura ma collègue est allée demander à la directrice qui lui a annoncé que...la prof de culture ne serait là qu'au mois de septembre. Surprise!!!  Merci de m'en avoir informé! Ma leçon sur la lettre A prévue pour mes 3 et 4 devait donc être différenciée pour mes 5e à la minute même!

Bref, c'est ça ici parfois. Mais je le savais. Je chiâle beaucoup, ça me fait du bien, mais je m'y plais tout de même. Dans la balance, le positif est plus lourd que tous ces désagréments...Ici des images de notre séance photos illustrant nos règles de classe: j'arrive à l'heure et ...je suis calme!

J'ai absolument besoin de revoir comment différencier mon enseignement pour les 3-4-5. Suggestions quelqu'un???
Je vous lance aussi un appel à tous:
il y a é-nor-mé-ment de bidous ici pour des projets spéciaux (parasco, rénos, achat de matériel scolaire). Nous devons faire nos demandes avant le 3 septembre. La directrice a parlé de gumboots, moi j'ai pensé à un parasco "vert" (faire du papier, des produits nettoyants, ...). Il y a aussi toute la cours de récré qui aurait besoin d'une cure de rajeunissement. Avec l'argent, on peut même faire venir des spécialistes dans divers domaines. Allez! Si vous avez des idées de génie pour accrocher, amuser, éveiller les jeunes, je vous écoute!

Sur ce, on s'en va marcher un peu. Le brouillard s'est levé, on va se secouer un peu.


Marie-fatiguée-mais-motivée quand même!

lundi 23 août 2010

Pique-nique de la rentrée

Bonjour!
Je viens de terminer mon premier lundi officiel de travail. Le bilan de la journée est assez positif quoique...j'ai dû travailler très fort pour planifier ce premier avant-midi! Nous sommes restés à l'école pas mal tous les soirs de la semaine dernière jusqu'au moins 17 h00. Nous partions bien qu'il nous restait plusieurs choses à faire. Ce fût la même chose hier, dimanche (oui, oui, dimanche!) où nous sommes allés à l'école, Nicolas, moi et plusieurs autres profs pour tenter de planifier une semaine potable pour les élèves.

C'est qu'il est essentiel d'être bien préparés pour accueillir une classe de gentils petits tannants. Dès qu'ils sentent une brèche dans le plan de la journée, bonjour la désorganisation! De plus, ici, la planification est assez difficile à faire...Nous sommes rentrés dans des classes où des dizaines de boîtes contenant du vieux matériel (datant parfois des années 80!) jonchaient le sol. Les cahiers "officiels" sont parfois incomplets où légèrement désuets. Il faut alors adapter, d'autant plus que les classes sont souvent multi-âges...

Bref, je me suis débrouillée du mieux que j'ai pu ce matin! Je ne crois pas mériter de médaille pour ma pédagogie assez approximative et instinctive, mais le lien avec les élèves se développe vite. J'abuse de mon sourire, de main sur l'épaule de rires...C'est un bon langage universel!

Il y a déjà ma petite élève de 4e année, Monica qui s'est invitée chez moi ce soir. Elle est venue visiter, flatter Nanette et goûter au Nutella...qu'elle n'a pas du tout aimé! Maintenant, je devrai gérer ses visites, afin qu'elle ne cogne pas tous les soirs à la maison.


À l'école, il faut absolument apprendre à laisser aller. Les élèves sont supposés arriver à 9h00, ce qui ne se traduit pas ainsi dans la réalité! Trois élèves sur 15 étaient là à l'heure ce matin. Ensuite, ça entre au compte-gouttes, ou ça n'entre pas du tout. Il y en a une qui est arrivée à 10h00, un à 10h30 et...6 qui ne sont pas venus! Les informations se donnent à la dernière minute; les élèves quittent un peu n'importe comment; l'autobus embarque quelques élèves, part et revient quelques fois jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne. Les directrices du sud feraient une crise d'angoisse en voyant ces façons de faire. Pour ma part, ça me plaît bien, les enfants ne ressemblent pas à des petits soldats ou à des robots.  Il faut juste que je me débarrasse de mes réflexes, que j'apprenne à devenir cool...Évidemment, on peut voir ça comme un manque de rigueur, de prudence...Je continue à observer sans trop de jugements pour me faire une idée ensuite...


Cet après-midi, c'était le pique-nique. Après avoir attendu une bonne heure la troisième ronde de l'autobus (et pratiqué nos jeux de tapes de mains...photo à l'appui pour appuyer mon terme vague), nous sommes partis en route vers...le milieu de la toundra, comme d'habitude! En route, nous avons croisé le golf de Kangirsuk (oui! oui!...avec même des greens synthétiques!)! Des hot-dogs et du poisson nous attendaient. Nous nous sommes amusés avec les moyens du bord; tir à la corde, corde à sauter, photos, capture de lemmings...

Ce fût bien agréable!

Voilà, je retourne fouiller dans mes armoires car nous avons enfin reçu notre première commande d'épicerie! Enfin autre chose que des cannes à manger!

Je vous laisse avec une photo du cadeau qu'on a reçu de Tommy, le directeur de centre de l'école.
Un gros Arctic Charr, poisson le plus pêché par ici!


Ps: Pourrez-vous trouver notre petite maison de bois dans ces photos?

samedi 21 août 2010

La petite classe de 14 élèves

C'est vrai, les vacances sont terminées, le retour au travail s'est fait mercredi sans trop de mal (quelques "je n'y arriverai pas" accompagnés de larmes faisant partie du processus normal de rentrée au travail, pour moi...).

Mercredi et jeudi, c'était opération grand ménage de classe, réorganisation, prise de connaissance du matériel pour mes 3e-4e et 5e année. J'ai une jolie classe donnant sur la montagne escarpée où on peut cueillir des bleuets à cette période de l'année. Malheureusement, comme c'est souvent le cas par ici (le sport national semblant être le cassage de fenêtres), la vue est brouillée par un trou dans la fenêtre.

Jeudi, j'angoissais un peu en tentant d'imaginer comment je pourrais fonctionner avec des niveaux si différents. Il faut dire qu'ici, les élèves apprennent uniquement en inutitut jusqu'à la 3e année. Ensuite, les parents décident si leur enfant poursuivra sa scolarité en français ou en anglais. Les 3e année ne fréquentent la classe de français que l'avant-midi, l'après-midi, ils poursuivent leur apprentissage de l'inutitut.

Dans ma classe, j'ai donc 3 élèves de 3e année qui ne parlent pas un mot de français.

Comparativement, au niveau anglais, Laura ma collègue a une classe complète de 3e année. J'avais lu que le français et l'anglais se partageaient assez équitablement la faveur des parents. Espérons que cette année ne soit qu'une exception.

En 4e année, j'ai 7 élèves. Ils n'en sont qu'au début de leur apprentissage de notre belle langue puisqu'ils ont eu précédemment une demi année de français.

Finalement, j'ai 4 élèves de 5e année. Encore une fois, il ne faut pas oublier leur statut de débutants, mais ils maîtrisent déjà quelques formules de base (Moi, boire eau?, aller toilette?).

J'essaie donc de me démêler dans l'apprentissage de l'alphabet (car l'inutitut utilise d'autres symboles que les nôtres), des sons, des mots en utilisant des méthodes pas trop "bébé" puisque les élèves ont tout de même 9-10-11 ans...

Bref, c'est un défi, un vrai! Admettons que je suis contente d'avoir seulement 14 élèves!

Pour le moment, je les trouve très charmants! Il y a déjà une élève plus rébarbative aux activités, plus ado. Comme elle ne voulait pas participer à l'activité prévue hier, je lui ai demandé de prendre en photos les élèves de la classe. Ouf! La bonne idée! J'ai eu droit à une élève souriante! Je sens qu'elle sera à apprivoiser celle-là!

Côté personnel, nous avons enfin reçu nos boîte d'effets personnels jeudi! J'ai été appelée au secrétariat par mon directeur de centre qui est aussi l'homme en charge des livraisons! Quelle bonne nouvelle qui m'a remis du pep dans le soulier! Laissez-moi vous dire qu'il a été beaucoup moins long de vider les boîtes que de les faire avant notre départ!

Nous avions quelques appréhensions quant à la solidité de nos boîtes et donc à l'état de nos choses à leur arrivée. Finalement, beaucoup plus de peur que de mal! Rien n'a coulé (yé!), rien n'a mystérieusement disparu (bien qu'une boîte ait été ouverte apparemment intentionnellement), mais quelques trucs ont été cabochés ( abat-jour, machine à espresso!, chaudrons, assiettes cassées...):

Nous avons passé beaucoup de temps à mettre la maison à notre goût. Bientôt, nous pourrons relaxer dans un environnement qui nous plaît.



Au menu aujourd'hui: je soigne ma conjonctivite aigue (moi qui était si contente de retrouver mes verres de contact...!), nous allons aux bleuets et ce soir, nous participons à un potluk chez ma directrice.
Je laisse Nicolas vous raconter ses impressions de nouveau prof de secondaire! Il m'a dit qu'il écrirait un billet aujourd'hui ou demain.
Bonne fin de semaine à vous!






mercredi 18 août 2010

État d'âme, le voici, le voilà!

Jouons un peu aujourd'hui!

Où cette photo a-t-elle été prise?




a) Dans une villa sur le bord de la méditérannée.
b) À Cayo Coco
c) À Kangirsuk, dans le Grand nord québécois.

Oh! Vous êtes trop forts! Et oui, c'est de mon salon que cette photo a été prise hier, tandis que le soleil faisait briller les eaux de la baie.
Quelle magnifique journée qui s'est poursuivie avec une marche autour du village au soleil couchant. Les reflets dans le ciel étaient hallucinants, je dirais même surréels. À vous d'en juger!

Finalement, à l'heure du dodo, un dernier regard à la fenêtre nous a permis de constater que les aurores boréales brillaient, dansaient, s'éloignaient, se rapprochaient, disparaissaient. Grandiose spectacle qui nous a beaucoup ému. Les photos ne peuvent rendre cette féérie, voici seulement la preuve que je ne vous mens pas!




Je vous laisse là-dessus ce soir car je suis très fatiguée après cette première journée d'école chargée en émotions. Comme j'ai quand même envie de vous raconter, je vais suivre le conseil de ma soeur Josianne et y aller d'un top des raisons de mon angoisse.

1- J'enseignerai à une classe multi-niveaux: 3e-4e-5e année. Comment faire?

2- Aujourd'hui, la classe débordait de matériel, de livres, de cahiers. Je ne sais plus où en mettre. Les armoires débordent. Les élèves arrivent vendredi.

3- La prof de l'an passé a commandé une quantité horrifique de cahiers. Je ne sais pas par quel bout commencer.
4- Les réunions sont en anglais. Je me suis portée volontaire sur un comité. J'ai peur d'être incompétente, de ne pas bien m'exprimer, de comprendre tout croche.
5- Quand arriveront nos boîtes? Je veux un séchoir, une cafetière et des verres de contact!
Maintenant, je vais me faire une auto-thérapie et répondre positivement à chacun des points.
1- Quelle expérience enrichissante! De toutes façons, tu es professionnelle, tu es supposée savoir différencier. C'est ton travail.
2- Beau brun est là pour m'aider en tant qu'homme à gros bras de l'école. Il m'aide à jeter des trucs à la poubelle et me donne un bec quand le presto menace de sauter.
3- Vaut mieux ça que le contraire et aucun matériel

4- Je vais devenir really good in english et me surpasser.

5- Un potin circule comme quoi un avion transportait aujourd'hui plusieurs boîtes jusqu'ici. Ce sont les nôtres, je le sens.
Bravo! Je me sens beaucoup mieux et j'ai économisé 80$ de thérapie!
Terminons avec les 2 bonnes nouvelles GN (grand nord...) du jour:

1- Nicolas sera mon collègue pour quelques temps puisqu'il a accepté un poste de remplaçant pour une durée indéterminée en français au secondaire ( sec. 1-2-3-4-5). Bravo mon amour! Tu seras le meilleur et nous gèrerons nos crises d'angoisse ensemble.
2- Nous avons le câble. À nous Virginie, Sucré salé et autres nullités télévisuelles. Ça va faire du bien ce soir, du temps de coach potatoe (oh! voici mon anglais qui rentre!)!


Je vous laisse sur des photos de notre marche d'hier!


Marie-toupet-dans-le-vent et Nicolas-le-senteux-du-village

mardi 17 août 2010

La lune de miel

Bon mardi à vous les gens du sud!

Un petit matin agréable pour moi: Nicolas vient de partir travailler, Pierre-Luc nous a amené une carafe de café (ne pas oublier que nous n'avons pas reçu nos boîtes...nous buvons de l'instantané...) et je vous écris les nouvelles du nord!
On nous avait dit que Nicolas n'aurait pas de problème à se trouver du boulot, mais nous ne croyions pas que ce serait si rapide et si facile! Récapitulons: nous sommes arrivés dimanche en fin d'après-midi et...Nicolas a déniché son premier boulot lundi en fin d'avant-midi! Hier matin, avec ma collègue Marie, nous avions décidé de traverser la rue et d'aller poser quelques questions techniques à la directrice de l'école. Je crois qu'elle était heureuse de voir débarquer Nicolas car elle se cherchait quelqu'un pour vider la maison d'un prof parti rapidement. En après-midi, nos deux amoureux à charge (Nicolas et Pierre-Luc, l'amoureux de ma collègue) ont donc commencé leur besogne! Ça se continue aujourd'hui à l'école avec le montage des meubles et le ménage de la salle des profs!

Avec tout ce boulot qui se présente à lui, j'espère que Nicolas aura du temps pour accomplir ses projets personnels tels que le ménage, la préparation de mes repas et ma biographie en 6 tomes! ;)

Comme c'était agréable de croiser mon bel amour hier à l'école lorsque je m'y suis rendue pour téléphoner du bureau de la directrice! Donc aujour'hui, je profite de ma dernière journée de congé estival...en célibataire!

Je dis que je profite mais...du boulot, il y en a à faire à l'appart aussi! Nettoyer les fenêtres, les armoires, lavage, courailler pour le branchement du téléphone, le câble, un casier postal...Bref, depuis deux jours, aucun roman ne s'est fait lire et nos têtes se sont posées lourdement sur nos oreillers de fortune (taie remplie de vêtements...) en très fin de journée! Nous roucoulerons plus tard, lorsque les jours se mettront à raccourcir...

Nos agendas commencent déjà à être noircis d'événements sociaux! Hier, nous avons eu de la belle visite: Francis, l'infirmier du village, sa belle amoureuse Julie, qui accompagnera un élève de maternelle, ainsi que leur petite fille de 2 ans. Ils sont venus cogner à la porte de la maison pour nous inviter à aller avec eux à la cueillette de bleuets! Nous avons fait un arrêt chez Marie-Ève et Pierre-Luc qui ont pris une pause du déballage de leurs boîtes (oui...les chanceux! Ils en ont reçu quelques-unes...et nous font profiter d'un coussin, d'un téléphone et autres trucs de survie!) pour nous accompagner. Notre belle gang d'alunak (déf.: blancs ou qui ne sont pas inuits) s'est dirigée vers la sortie du village où une multitude de talles de bleuets n'attendait que nos doigts agiles pour se faire récolter! Enfin! Une gratuité au nord! :)
Francis nous a partagé son expérience (il est ici depuis 3 mois) et initié aux potins du village. Nous avons convenu de nous revoir jeudi soir pour un feu de camp derrière chez eux!

Ne nous invitez pas samedi, nous serons aussi pris, nous allons participer à un potluck chez ma directrice, Nathalie! Bref, vous avez compris qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer jusqu'à maintenant!

Hier, nous avons vécu une nouvelle expérience que je qualifierais de...assez désagréable: l'épicerie en ligne. Ouf! Quelle aventure! Environ deux heures pour commander notre épicerie! Difficile de choisir les aliments sans support visuel, informations nutritives, etc. En plus que, en bons urbains que nous sommes (étions?), nous avions l'habitude d'aller au marché au jour le jour, selon l'inspiration du moment. Je comprends pourquoi les gens commandent en grande quantité; ce n'est pas une activité que je ferais toutes les semaines!

Comme je l'ai écrit dans le titre, nous vivons actuellement la phase dite de "lune de miel". Tout est nouveau, tout est beau, excitant! J'ai relu hier le document fourni par la commission scolaire sur le choc culturel. Cette phase serait normale en début d'aventure, durerait de quelques jours à quelques semaines et...serait suivie par la phase dite de "crise"! Je profite donc de mon état d'esprit et je suis consciente qu'avec le retour au boulot demain, l'automne qui s'installera, l'ennui de ceux que j'aime qui s'insinuera, ma lune de miel pourrait s'atténuer. Mais je suis prête, informée et déterminée à traverser chacune de ces phases avec ouverture et lucidité.

Pour répondre à une question posée par une commentatrice anonyme (qui es-tu??), nous n'avons pas eu la chance de voir de ciel étoilé puisque les nuages sont de la partie cette semaine. Par contre, Francis nous a dit que la veille de notre arrivée, il a assisté à un spectacle magnifique lors d'une nuit de perséides et d'aurores boréales. J'ouvre l'oeil et je garde la caméra tout près pour capter ces splendeurs!

Sur ce, je retourne à mon rôle de Mme Blancheville et vous offre quelques images captées hier et ce matin.

Oh! Et un petit mot d'amour à ma grande soeur Jojo qui termine son congé de maternité aujourd'hui et retourne affronter le monde du travail! Je t'aime, tu es la meilleure maman et la meilleure soeur (tout comme Annie et Rose...pas de jalousie!)




Le ciel au retour de notre escapade aux bleuets.
Des bons bleuets pour agrémenter les céréales!
Après toutes ces beautés de la nature, retour à la réalité dans la fenêtre de mon salon ce matin: eau potable ou évacuation des eaux usées? Prière de ne pas se mélanger, svp! :)








dimanche 15 août 2010

À la maison!

Hourra! Nous sommes chez nous, au 250 B, Kangirsuk!

Avant de vous décrire la maison qui nous abritera pour l'année, laissez-moi vous relater ces derniers jours...


Jeudi soir, c'était Ellisapie Isaac qui concluait le Aqpik Jam 2010 de Kuujjuaq. Après un grand retard sur l'horaire des performances de la soirée, un tour de beatbox excellent mais qui n'en finissait plus de finir, est arrivée sur scène la magnifique chanteuse d'origine innue, et non inuit comme le pensent certains. Marie-Ève (ma charmante collègue orthopédagogue que j'aime déjà d'Amourrrr!) et moi dormions sur notre chaise puisqu'il était déjà passé 11hres! Nous avons donc écouté une chanson et...décidé de rentrer dormir. Nous avions tout de même 45 minutes de marche à faire! Mais nous pouvons dire que nous avons vu Ellisapie Isaac à Kuujjuaq.


Vendredi, c'était une journée pique-nique organisée par la commission scolaire. Donc, à 10hres, tout le monde dans l'autobus jaune et direction "le bout du monde", c'est-à-dire, la fin du chemin vers la Baie d'Ungava. Nous avons roulé une trentaine de minutes, passé la dompe (appelée ici le Canadian Tire puisqu'on y trouve du bouton de poêle au radiateur...), la marina, et après plusieurs points de vue à couper le souffle sur les lacs et les rivières, nous sommes arrivés là où s'arrête la limite des arbres. Il faut dire qu'à Kuujjuaq, il y avait encore quelques arbustes feuillus et conifères divers. Là où nous étions, il n'y avait plus que du lichen, de la mousse et des petits fruits. Je me suis donc fait bronzer, couchée au milieu de la toundra. Très zen comme journée!


Le soir, nous avons fait la tournée des grands ducs, c'est-à-dire le tour des 2 bars du village. Bien que fatiguée de ma journée, j'ai été convaincue par l'argument: " c'est ta dernière sortie avant Noël". Assez fort l'argument!

Donc, rendez-vous au "lounge"(plus un bar de campagne, genre panaches au mur MAIS musique électro assez bonne merci!) pour une petite Beck's à 7,50$! Comme il n'y avait pas de place pour s'asseoir (vendredi c'est la fête au village...autant de blancs que d'Inuits dans la place, puisqu'il y a plusieurs travailleurs de la santé dans ce village), nous sommes traversés à la discothèque où la Budweiser canette se vend comme des petits pains chauds. Ici, dans le bar, c'est le line-up qu'il faut faire pour commander, et comme le line-up est trrrèèès long, c'est à coup de 2-3 voire 6 canettes qu'on commande! Nous avons dansé sur les succès du moments (que je découvre...). Facile de se laisser aller à la danse dans ce genre de bar de petit village perdu. Un peu avant minuit, dehors, nous avons eu droit à des feux d'artifice marquant la fin du Aqpik Jam. Ensuite, tout le monde à l'intérieur pour voir, écouter et danser au son de l'hommage à Johnny Cash! J'ai écouté quelques chansons en sirotant un gin tonic avant d'aller roupiller chez Gilles. Magnifique soirée où j'ai dit adieu à mes nouveaux amis qui s'apprêtaient à voler vers leurs petits villages le lendemain. J'avais une petite boule dans la gorge de nous voir partir chacun vers notre bout du monde.


Samedi, promenade en nature avec Gilles et Carol. Je commençais à compter les heures avant de retrouver beau brun et belle...orange??!!


Nous voici enfin dimanche, j'ai retrouvé Nicolas et Nanette, tétanisée par son vol, pleine de pipi et tremblante (Nicolas aussi...Hihihih...mais non!). Donc, lavage extrême dans la toilette des gars de l'aéroport, petite marche pour se dégourdir les jambes et à 2h15, départ pour Kangirsuk. 35 minutes de vol plus tard, nous étions accueillis par Nathalie, la directrice et MarieÈve qui était arrivée la veille. Nous avons fait la rencontre de Pierre-Luc son amoureux cuisinier (on est chanceux, on devrait manger comme des rois cette année!). Après une ride dans la boîte du pick-up (et oui, une autre expérience pour Nanette la chatte orange!), nous sommes arrêtés près d'une petite maison de bois qui touche pratiquement à l'eau de la magnifique baie. Notre petite maison entourée par la baie derrière, l'école devant, la CoopHomehardwerBureau de posteAlouettes à droite et le reste du village à gauche! Malheureusement, une surprise nous attendait à notre arrivée: les gars de la construction qui louaient la maison n'étaient pas encore partis. Mais ce fût un mal pour un bien, il ont remballé leurs trucs rapido-presto et nous ont laissé de la bouffe (dont du caribou!) et de la vaisselle. Heureusement, puisque nous n'avons pas encore nos boîtes. Ce soir, ce sera donc dodo dans le sac de couchage! On a fait une petite épicerie au Northon: 80$ pour pain, yaourt, confiture, fromage, pizza congelée, bouteille d'eau, céréales, thé vert et fruits en conserves. Demain, nous ferons notre épicerie en ligne chez IGA.


Bon! Je m'arrête ici, puisque vous devez être essouflés et tannés...Mais j'en ai tellement à dire!!! L'appart est très grand, la vue, je l'ai dit mais j'insiste, est émouvante, incroyable, géante...On a la mer dans notre cour!!! On a du ménage à faire parce que des gars de la construction ben...bon, on se comprend! Seule déception les chambres à coucher sont pas mal laides. Les mini fenêtres sont bloquées par des plywood...Je vais aux infos et je vous dirai pourquoi...peut-être le fait d'être en face de l'école??? Oh! Dernière chose, à l'épicerie j'ai rencontré ma première élève de 5e année...charmante mais...son français est plus que limité après un an et demie de francisation...


Bon! C'est vrai là...je vais aller me coller sur mon beau qui roupille déjà...


Je pense à vous, je suis heureuse, la vie est excitante!
Après une heure d'attente de téléchargement, voici la vue de notre salon!!! C'est la marée basse ce soir, je suis certaine que demain matin, l'eau sera directement sous la fenêtre!

jeudi 12 août 2010

22 degrés au nord!

Hola amigos!
Ouf! Que calor!
Kuujjuaq ou Cancun? Au bord de l'eau, on ne se croirait certainement pas dans le Grand Nord aujourd'hui! Je profite des rayons, j'emmagasine cette belle lumière. D'ailleurs, pour ceux qui seraient intéressés, le soleil se couche maintenant vers 20h30 et il y a de la lumière jusqu'à environ 21h15.

Nous en avons d'ailleurs profité hier pour aller explorer le coin. Nous sommes montés en gros pick-up jusqu'au point le plus haut du village, là ou est installé un radar (encore une photo à venir). De là, j'ai vu un paysage à couper le souffle, une vue au loin, très loin, à 360 degrés. Des montagnes et des petits lacs un peu partout. Le ciel était magnifique, des taches roses et violettes ici et là. Y'a pas à dire, mes hôtes prennent très bien soin de moi. En route vers ce lieu, nous avons aperçu plusieurs enclos avec des niches et des chiens de traîneaux. J'ai hâte à samedi pour aller voir ça de plus près!

Aujourd'hui, c'était la dernière journée d'ateliers. Nous avons eu une formation sur le programme AIM, un programme de signes visant à faciliter l'apprentissage oral d'une langue seconde. Fascinant! Au bout de 2 heures, je pouvais déjà m'exprimer gràce aux signes. Un programme qui sera assurément utile en début d'année avec mes petits de 3e qui n'auront encore jamais parlé le français! Nous avons également eu un atelier sur le programme de hockey instauré par Joey Juneau, ex joueur de la LNH! J'espère que ce programme accrochera certains de mes élèves...j'aimerais bien aller suivre les entraînements avec eux, à l'aréna du village (Nicolas, il y aura assurément une place pour toi dans cette organisation!).

Demain, l'équipe nous prépare un pique-nique/aventure. Nous irons jusqu'au bout de la route, au bout du monde selon eux. Cette route est en construction et elle vise à rejoindre la Baie d'Ungava (tous à vos cartes!). J'ai entendu dire qu'un des guides amènerait son fusil puisque nous nous aventurerons dans la grande nature! L'appareil photos risque de se faire aller!

Parlant photos, j'attends dimanche pour mettre mes photos en ligne, là ou j'habite, ça ne semble pas fonctionner.

Angoisse du jour: plusieurs profs n'ont pas reçu encore leurs boîtes d'effets personnels. Une collègue de Kuujjuaq a téléphoné et elle devrait recevoir ses boîtes vers la fin de la semaine prochaine. Nicolas, il te reste de la place pour un chaudron dans ton sac à dos?

Voilà, je me tais jusqu'à dimanche ou lundi. Je profite des derniers jours ici. J'attends Nicolas dimanche vers 10h30 am. Nous redécollerons pour Kangirsuk vers 14h30. :)

Mes pensées sont pour vous!

Mille baisers!

mercredi 11 août 2010

Au royaume du 4 roues

Bonjour les amis!
Aujourd'hui, quelques infos en vrac, pêle-mêle, avant d'aller manger le poulet de Carole!
Anne, on nous parle beaucoup de la gestion, tu me connais, je suis une no fear (!)...Non, mais sérieusement, je développerai davantage ces sujets plus sérieux lorsque je serai chez moi puisque je suis toujours un peu gênée d'utiliser l'ordi chez mes généreux hôtes, je fais donc cela plutôt rapido...J'ai d'ailleurs déjà acheté ma tour internet, je pourrai donc être connectée dès mon arrivée dimanche soir. Aussi, il n'y a que 8 profs en résidence, les 32 autres sont donc logés chez des Inuits, des profs ou des conseillers pédagogiques, je ne bénéficie donc d'aucun privilège (sauf le vin rouge fourni au souper...).

Lucie, pour répondre à ta question, la température est très changeante. Lundi, en prenant ma marche, mon nez était très rouge et mes oreilles glacées. Il faisait environ 10, mais avec le vent, j'aurais pris ma tuque! Ce matin, la pluie a très vite été éclipsée par la soleil, j'ai donc pu me rendre à l'école en marchant. Il doit faire environ 15, c'est très confortable avec un polar et un coupe-vent. Je trouve la température beaucoup plus agréable que l'humidité de la semaine dernière à Montréal.

Bon, quelques infos lancées ici et là pour vous divertir avant un billet plus étoffé.

-Ici, il est interdit de s'attacher en voiture, d'immatriculer son véhicule et de porter un casque en 4 roues. Sérieusement, c'est le royaume de la délinquance routière!

- Ce midi, j'ai acheté un plat congelé genre Stuffer pour 9,99$. J'ai laissé faire pour l'achat de batteries pour me MP3...à 30$ le paquet!

- Le pilote d'avion a dîné durant le vol, s'est mis du lypsil et a croisé ses bras durant au moins 4 minutes. Comment avoir peur après ça??!!

- Coincidence du jour: Manon. Manon est une nouvelle recrue qui enseignera à Puvirnituk. C'est aussi la fille des voisins des parents de Nicolas à St-Hubert. Mais...c'est aussi une fille avec qui j'ai suivi durant un an des cours de gumboot à Montréal!!!!! On a réalisé cela ce midi! On devait vraiment être dues pour se rencontrer. Il y a des gens satellites qui vivent dans la même trajectoire que nous, j'en suis de plus en plus certaine.

Sur ce, merci pour vos gentils commentaires. Bravo spécial à mon petit papa d'amour. Lucie, j'ai reçu tes 2 commentaires, j'ai donc publié uniquement celui ou tu m'appelais Ma belle...;)

Je vous aime. Je cours rejoindre le poulet!

xx

mardi 10 août 2010

Arrivée à Kuujjuaq

J'y suis! Kuujuuaq la magnifique m'accueille si chaleureusement. Après un voyage des plus agréables à bord d'un mini avion de brousse (9 passagers, 2 pilotes...photos à venir!), un arrêt à Chibougameau, j'ai atterri à Kuujjuaq lundi vers 3 pm. J'habite pour la semaine chez Gilles, un conseiller pédagogique en orthopédagogie et sa charmante épouse Carole. Gilles est verbo-moteur, il me lit le journal le matin, bref, je me sens bien à l'aise! Ici, c'est le grand luxe, le Westmount de Kuuju...La maison est sur la montagne et de la fenêtre de ma confortable chambre, je vois la rivière (qui ressemble plutôt à la mer!!!).

J'ai droit à des petits repas cuisinés avec amour et à de bonnes discussions. Gilles m'a même préparé le café au lait ce matin (presque aussi bon que celui que me fait le beau Nicolas...)! Bref, je suis bien choyée. Le but de la semaine n'est pas uniquement de me faire bichonner, je vais aussi à l'école afin de recevoir de cruciaux conseils. Pour m'y rendre, je fais une belle marche d'une quarantaine de minutes (Gilles veut m'y reconduire, mais vous connaissez mon indépendance!). Ce matin, un chien a marché avec moi une bonne partie du chemin.

J'apprends plusieurs choses intéressantes à l'école. Nous avons des ateliers sur la gestion de classe, les diverses matières, l'orthopédagogie (atelier donné par...Gilles!), la culture inuite, etc. Je dîne avec mes copines qui habitent un genre de camp, pensionnat très rustique. J'ai donc magasiné mes dîners au Northon, magasin général vendant autant des 4 roues que de la bouffe (et des magazines à potin!!!).

Mes hôtes me sortent; hier marche dans le cimetière agrémentée de cueillette de bleuets sauvages; ce soir, spectacle au village. Cette semaine, c'est le aqpik jam, fête de la musique. Noua avons vu ce soir du chant de gorge (si, si magnifique) suivi d'une performance d'un groupe local reprenant du Nirvana, Cranberries, Radiohead...On voit ici le mélange des cultures!!! Jeudi, j'irai voir Elisapie Isaac. Malheureusement, ce soir, nous sommes partis avant Florent Volant de Kashtin...(c'est AnnieClaude qui aurait aimé être là!).

Je ne vois pas la semaine passer, je suis comblée, excitée, étourdie par tant de découvertes! Je profite de ce bel état d'esprit. J'ai juste hâte que mon beau brun vienne partager tout ce bonheur avec moi...dimanche!

Bisous à tous...Commentez sur le blog et non sur Facebook...Josianne se sent seule dans les commentaires!!!

lundi 9 août 2010

Les avantages de partir

Ça y est, je quitte dans quelques minutes afin de décoller avec des dizaines d'autres profs vers la semaine de formation à Kuujjuaq. Je me sens bien, j'ai hâte, mes bagages sont bien faits, la liste de choses à faire par Nicolas cette semaine bien remplie...;)

Un avantage de partir c'est de constater à quel point nous sommes bien entourés. J'ai eu la chance de recevoir beaucoup d'amour et de soutien de la part de ma famille, de la famille de Nicolas et de mes amis. Les gens nous ont écouté parler à de nombreuses reprises de notre projet, nous ont conseillé, questionné.

Ma famille, mes amis, m'ont épaulée dans mes moments d'énervement (moi, m'énerver...? Mais si peu!). J'ai reçu mille attentions, dont celle d'hier soir, le rallye "rapporter la sacoche de Marie oubliée chez papa". Mes soeurs et Sylvie, ses sont relayées de St-Ignace à Farnham, Farnham à Richelieu et Richelieu à St-Hubert un dimanche soir pluvieux uniquement pour m'épargner une crise de nerfs. Quelle magnifique preuve d'amour, merci!

Bref, je pars le coeur rempli de vous, et j'ai déjà hâte d'avoir de vos nouvelles.

Merci ma famille et mes amis, à bientôt, je vous aime!
xxx

samedi 7 août 2010

Enfin plus de boîtes!


Ça y est, nous avons laissé partir nos boîtes hier. Après un blitz de fous jeudi soir (très tard!) et vendredi matin (si tôt!), c'est avec un grand soulagement et aussi beaucoup d'angoisse que nous avons vécu cette étape. Nous ne voulions rien oublier et laissez-moi vous dire qu'il y en avait des choses auxquelles penser! Balai, oreillers, lampes, outils,...la liste était assez hétéroclite merci!
Merci à ma grande soeur qui m'a fait une liste de choses essentielles au bien-être à l'étranger! Des chandelles, des photos de ceux que l'on aime...Bref, nous croyons avoir bien réussi l'étape des boîtes, sauf pour un point (et c'est là que l'angoisse commence...).
Ne voulant pas dépenser pour des boîtes, celles-ci étant données gratuitement un peu partout, nous nous sommes procuré des boîtes usagées. La solidité de celles-ci pourrait être qualifiée de très ordinaire. Nous nous sommes mis à imaginer le gâchis qui pourrait nous attendre à notre arrivée à Kangirsuk...Fonds de boîtes n'ayant pas résisté, verre cassé, liquides répandus. Il faut dire que dès le transport de l'appart au camion, une bouteille s'est brisée et nous avons dû transférer les choses de cette boîte rendue inutile à d'autres boîtes. Angoisse, angoisse...Mais bon! N'y pensons plus, nous verrons en temps et lieu! Alors un conseil pour le transport d'effets par avion: ne pas lésiner sur la qualité des boîtes! Envelopper les choses dans du papier journal n'est peut-être pas l'option la plus efficace...
Décompte final: 32 boîtes, 23 fois la phrase "à combien de kilos avons-nous droit déjà?", 1 fois des larmes de fatigue, 3 rouleaux de tape!







mardi 3 août 2010

Une belle surprise

Aujourd'hui, Nicolas a reçu sa confirmation de vol vers Kangirsuk, le 15 août. Nous étions un peu déçus de ne pas voyager ensemble, de ne pas découvrir notre nouveau chez nous en équipe. Puisque ma semaine d'orientation à Kuujjuaq prendrait fin le 14, je me faisais à l'idée d'arriver seule dans notre village, notre appart, d'aller faire la première épicerie à la Coop du village, de déballer les boîtes en vitesse afin d'avoir un minimum de confort. Quelle ne fût pas ma joie lorsque j'ai ouvert le 2e courriel m'annonçant que je volerais de Kuujjuaq à Kangirsuk le 15 août...sur le même vol que Nicolas! C'est donc ensemble que nous survolerons les derniers kilomètres nordiques nous séparant de notre nouvelle demeure.

Sinon, hier, nos porte-monnaie se sont de beaucoup allégés puisque nous nous sommes équipés des pieds à la tête afin d'affronter les grands froids. Pas question que la température nous empêche d'aller jouer dehors! C'est donc avec beaucoup d'excitation que, revenus à la maison, nous avons paradé de nouveau avec nos manteaux...pareils! Oui, le petit couple quétaine sera habillé de la même façon. Selon le vendeur, nous devrions être une délégation d'enseignants au nord vêtus du même parka noir!
Allez! Je retourne aux boîtes! Ça avance, ça avance...

lundi 2 août 2010

Une semaine avant le jour J!

Ça y est, je dois sortir de mon déni, je pars dans une semaine pour Kuujuuaq, confirmation de vol dans ma boîte de courriels cet après-midi à l'appui. Confirmation que j'ai bien failli ne jamais recevoir puisque je n'étais pas encore inscrite sur le vol nolisé. Perdue dans le système, signe du destin? Peu importe, maintenant, j'y suis incrite. Nicolas et Nanette (belle, belle, chatte) attendent toujours leur confirmation, mais ils ont la patience plus développée que moi, donc c'est ok. Il faut dire qu'ils partiront une semaine après moi puisque je participerai à une semaine dite d'orientation afin d'en apprendre davantage sur le peuple inuit et le programme d'enseignement. Puisque je dormirai probablement chez une hospitalière famille, beau brun et Nanette viendront me rejoindre directement à Kangirsuk, les attractions touristiques étant plutôt restreintes à Kuujuuaq.
Je dis que je sors de mon déni, c'est un peu faux. Hier, je suis allée chez ma meilleure amie, la bibliothèque de Côte-des-Neiges, et je l'ai montée en bateau. Malgré mes 6 livres en chantier à la maison, j'en ai emprunté 5! "C'est jusqu'au 13 septembre", que m'a dit la gentille commis. "Oui, merci, je les ramènerai bien avant!". C'est à ce moment que mon coeur s'est mis à débattre. Un an sans bibliothèque municipale! Que vais-je devenir? On a beau emporter dans le nord une centaine de livres, rien n'égale le sentiment d'emprunter la dernière nouveauté ou un titre longtemps convoité. Heureusement, il est toujours possible d'acheter des livres en ligne. Vive la technologie!


Nous avons également commencé hier nos boîtes. Dans notre appartement, seulement les gros meubles seront fournis (un lit confortable, svp, svp, svp!), nous devons donc déménager un peu tout. Ça se fait assez bien, petit à petit. C'est bien Nanette qui a peur qu'on l'oublie!

Le blogue, jour 1!

Ça y est, un premier "post"!
Après beaucoup de réflexion sur la forme qu'emprunterait ce blogue, je tais ma pensée et j'écris! C'est que c'est un peu intimidant de s'étaler ainsi, devant les amis, la famille; le blogue étant le journal intime à cadenas de mon enfance! Ça y est, j'ai décidé, je vous fournis le double des clés! Dans ce blogue, pas de grandes réflexions (je laisse ça à mon beau brun), seulement mes émotions (et vous savez à quel point j'en ai...Montagne-russe étant mon nom indien!), mes perceptions sur cette année d'aventure que je m'apprête à vivre! Donc un compte rendu de mon année à Kangirsuk, à la bonne franquette! N'hésitez pas, au contraire, forcez-vous donc!, à commenter ce blogue. Isolés à environ 1500 km de Montréal, nous aurons besoin de votre présence, même si celle-ci est virtuelle! Je souhaite, par ce blogue, transmettre un peu de notre quotidien à nos amis, notre famille et à quiconque sera intéressé par la vie dans le Grand Nord québécois! Oh! Et en passant, je m'excuse à l'avance de l'abus du point d'exclamation...C'est que je suis expressive!