lundi 28 mars 2011

Semaine de relâche et grande déception

Bonne dernière de mars!

Retour au boulot pour nous, après une semaine de détente, de soleil, de bonheur.
La maison s'est transformée pour la relâche en chenil, refuge des animaux des profs exilés pour la semaine...
Non, j'exagère. Nous avons gardé seulement 2 chiens (dont un que je considère plus comme un chat, désolée Domino...) en plus de notre Nanette en chaleur qui compte dans ce temps-là pour un troupeau complet!


Des amis qui apprennent à s'aimer
Kangirsuk s'est mise belle pour notre "spring break", revêtant son soleil ardent, son ciel bleu éclatant et ses eaux turquoises "bleu lagoon". En s'allongeant dans la neige, face à la rivière, le visage offert aux chauds rayons (et les yeux fermés, évidemment), on aurait pu se croire dans quelque contrée sudiste.

Les eaux limpides veulent nous faire croire au sud!

J'ai adopté une routine durant cette semaine sans horaire, sans contraintes. Chaque jour, je suis allée m'installer une heure au soleil que ce soit pour lire, jouer avec le chien ou tout simplement, respirer à fond et profiter des beautés autour de moi. Le soleil, si bon, a imprimé quelques taches de rousseur sur le bout de mon nez. Le printemps se manifeste, plus que je ne l'avais imaginé! Le froid ne m'atteint pas, le soleil nous le fait oublier! Aujourd'hui, à -10, la neige commence à fondre.

Moi qui croyais que les enfants trouveraient refuge chez nous durant la semaine, je me suis trompée. On a eu droit à la grande paix! Au début de la semaine, quelques filles sont venues déjeuner chez moi. Nous avons profité de l'occasion pour aller glisser avec elles.


Nutella et lait, avant d'aller affronter les pentes enneigées

Téméraire Nicolas, filant à toute allure sur sa crazy carpet ou sa folle carpette, pour les puristes de la langue!
Un souper chez notre amie travailleuse sociale nous a donné l'occasion de rencontrer le docteur du village. Celui-ci est basé à Kuujjuaq et il est affecté à quelques villages qu'il visite en moyenne une fois par mois. Nous avons discuté de nos perceptions du nord, de nos expériences respectives. Toujours intéressant de rencontrer les gens de passage au nord. Ce docteur, d'origine polonaise a immigré au Canada lorsqu'il était enfant. Après avoir vécu à Vancouver, il a fait sa médecine à McGill et le voici au nord, avec sa conjointe, médecin également.


Sinon, je ne suis pas venue à bout de la liste de choses que je voulais faire durant la semaine. Encore une fois, le temps a filé à vive allure, me menant à dimanche, ébahie. Afin de faire le deuil de cette semaine de grande liberté, je nous ai concocté un souper sushis. Nous avons dégusté nos rouleaux en guettant le blizzard par la fenêtre, qui, nous en étions certains, empêcherait les profs de rentrer au village. Nous avions tout faux. Malgré les bourrasques à 70 km/h, l'avion a pu se poser, et nos collègues ont retrouvé le confort de leur maison (confort...il faut le dire vite...la majorité n'ayant pas d'eau ou pas de chauffage...une collègue a même vu ses tuyaux exploser ce midi, dû à un bris de chauffage...).
L'avion se posera, malgré la neige et le vent qui hurle.



Merci Lili...ton livre m'a servi!

Aujourd'hui, une pédagogique nous a permis de nous remettre dans le bain. J'ai toujours une dose d'angoisse après les congés, à l'idée de retrouver un horaire inflexible, de 9 à 5, mais dès que je me mets au travail, je me rappelle à quel point j'apprécie mon travail et le sourire me revient. Plus que 3 mois à faire avec mes loups et les idées se bousculent dans ma tête. À la fin d'avril, une pro de la bd viendra donner des ateliers à ma classe durant 2 semaines. Je veux donc commencer à aborder la bd dans la classe. Quelle bonne façon d'aider les élèves à raconter une histoire, aidés par les dessins. J'ai donc beaucoup d'idées pour les arts, matière qui n'est pas vraiment ma spécialité, avec ce projet bd: concevoir un personnage, illustrer des émotions, des actions (courir, sauter, tomber...). Je devrais me rendre jusqu'en juin avec toutes ces idées!

Je veux également commencer l'art dramatique avec mes élèves. J'ai eu l'idée dernièrement, suite aux appels téléphoniques de mes élèves. Au lieu de dire: "Est-ce que je peux parler à Marie?", mes élèves demandent à Nicolas: "Où est Marie?". Grâce à de petites saynettes reproduisant des situations de la vie réelle (téléphoner, acheter à la Coop, prendre l'autobus, aller à la clinique...), j'espère que mes élèves amélioreront leur conversation.

Ce midi justement, mon élève m'a téléphonée pour savoir si elle pouvait passer avec sa maman. C'est que celle-ci venait de terminer de coudre les "kamiks" que je lui avais commandées. Ces bottes traditionnelles peuvent être portées autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Durant l'été, il est préférable de les conserver au congélateur pour que la fourrure ne s'abîme pas. Je suis plus qu'heureuse de ce souvenir que je m'empresserai de porter avec fierté demain!
Avec fourrure de lapin...Une semaine de travail pour cette oeuvre d'art!

Le style est moins réussi avec mes jeans à pattes d'éléphant...

Bon. Le moment triste de la semaine est arrivé: ma grande déception! Comme je vous l'avais dit, l'une des raisons pour laquelle nous n'étions pas retournés à Montréal pour la semaine de relâche est le transfert de mes billets à mes parents. J'avais transféré le mien à ma mère qui était venue passer une semaine en février. Après m'être informée, j'étais prête à transférer le billet de Nicolas pour mon père, afin qu'il vienne nous visiter mercredi. Comme la confirmation tardait à entrer dans ma boîte de courriels, j'ai téléphoné à la commission scolaire qui m'a appris que le billet des conjoints ne pouvait pas être transféré. Ce n'est pas l'information que j'avais eue, et c'est en pleurs que j'ai téléphoné à mon père pour lui annoncer la nouvelle, à 2 jours de la date à laquelle nous croyions qu'il partirait. Ce n'est pas tant de ne pas le voir qui m'attriste, on repart dans 3 mois et je ne suis pas une ennuyeuse! C'est plutôt que j'avais si hâte de lui faire découvrir le village, mes élèves, ma vie! Je suis si triste à l'idée qu'il se préparait (il s'était même acheté des mitaines et un manteau plus chaud! Coup de poignard au coeur! ) À 3 000$ le billet aller-retour, je crois que nous attendrons à l'an prochain pour sa visite...

Pour me changer les idées, nous sommes sortis prendre une marche après le souper. Cette marche m'a remis le sourire aux lèvres. Premièrement, la lumière était magnifique, à 19h00, le soleil venant tout juste de se coucher, les bâtiments étaient éclairés de douces teintes.

L'ancienne et la nouvelle église, baignées par la lumière du soleil couchant

Ensuite, nous avons rencontré quelques-uns de mes élèves qui semblent avoir bien hâte de reprendre les cours demain! Monica est même sortie en courant, sans manteau, pour me faire un petit câlin!

Aussi, nous avons rencontré Yves Marcoux et sa collègue, travaillant pour National, un cabinet de relations publiques de Québec. Basé à Kuujjuaq, M. Marcoux a pour mandat notamment de faire une vidéo afin de sensibiliser les Inuit aux bénéfices du bon entretien de leur logement.
Éventuellement, ils aimeraient trouver une façon de favoriser l'accès à la propriété des Inuit puisque ceux-ci sont rarement propriétaires de leur demeure.
Ils voudraient également établir un partenariat avec la commission scolaire pour enseigner aux jeunes les rudiments de l'entretien et de la rénovation des maisons, pour qu'ils puissent eux-mêmes le faire.
Intéressant de rencontrer ces gens de passage!

Voilà! Je m'arrête ici, j'ai de l'école demain, je dois être en forme pour mes 14 élèves (j'espère que le compte sera complet demain!).

Une pensée pour mon papa que j'aimerais tant voir ici à mes côtés!
Mille bises,
XXX



Le soleil couchant à 19h00 et les enfants qui jouent dehors...Y'a pas à dire, c'est le printemps!

Retour de notre marche, il est 20h00, quelle différence avec les photos de décembre où le soleil se couchait à 15h00!


lundi 21 mars 2011

Ça se termine en beauté!

En ce lundi matin, je vous écris du confort de ma salle à manger, en pyjama, sirotant mon café! Aaaaahhh...la belle vie de vacanciers! Une semaine juste à nous! Le soleil, comme presque tous les jours, brille de tous ses feux, illuminant la baie toute blanche et gelée. Il fait toujours dans les -20, mais contrairement à ce que je croyais, les températures au-dessus de zéro de la métropole ne me font pas envie. Je préfère la blancheur et la pureté à la slush printanière urbaine.




Des regrets? ...naaaaan!

La dernière semaine en classe a filé à toute vitesse, dans le bonheur, l'apprentissage et la rigueur, oui, oui, la rigueur. En ce début de dernière étape, j'ai guidé les élèves dans une réflexion sur leurs forces et leurs défis. Premièrement, nous avons analysé leur bulletin ensemble, ciblé leurs matières fortes et faibles, relevé leurs jours d'absence. Le niveau de français permet maintenant ce genre de discussions. Certains ont semblé étonnés de constater qu'ils avaient manqué entre 30 et 45 jours d'école sur 60. Heureusement, la majorité n'a manqué qu'une ou deux journées durant l'étape. Le défi de ces élèves "flocons" est évidemment une assiduité plus élevée. J'ai eu la chance de rencontrer leurs parents à la rencontre de remise des bulletins où j'ai tenté de faire passer mon message.

La maman de mon élève le plus absent, celui qui a 13 ans et qui joue au hockey, ne parlant que l'inuktitut, ne s'était jamais présentée à une rencontre. J'ai appris dernièrement qu'elle était la concierge faisant le ménage tous les soirs dans ma classe! J'ai donc assemblé mes notions de base d'inuktitut, et je me suis dirigée vers elle, avec le bulletin et le relevé d'absence.

-"Anahana Bobby ouiouiktitut?" (traduction libre: maman de Bobby en français?)
-"En!" (oui!)
- Bobby no school (graphique des absences à l'appui). Very intelligent but - signe de decrescendo- no school, he forgets the ouiouiktitut.

Dans un anglais approximatif (tout comme le mien!), sa mère m'a fait comprendre qu'il aimerait changer de classe et aller en anglais. Évidemment, ses amis sont dans cette classe. Elle m'a dit que Bobby avait de la difficulté à prononcer les mots de français, chose que je n'ai pas remarquée, en 7 mois d'école! Je lui ai dit que l'an prochain, en passant en 6e, il serait jumelé à la classe de secondaire 1.1 et ainsi, retrouverait certains de ses amis, ce qui a semblé la satisfaire.

J'ai également discuté avec Bobby, qui m'a encore une fois, promis de venir plus souvent à l'école. Ma collègue Mariève a eu l'excellente idée de le jumeler à la classe de 6e année une fois par semaine, pour le préparer au changement de classe, mais surtout, pour lui montrer que nous comprenons son ennui avec les plus petits...
On verra, on verra!

Encore une fois, cette rencontre de parents a été un beau moment de partage et de discussions. La très grande majorité des parents s'est présentée. Ce sont surtout les mamans qui sont venues. Un père est venu puisque sa femme était partie en voyage d'affaires. Il s'est fait un devoir de retranscrire ce que nous lui disions pour le répéter à sa femme. Un couple s'est également présenté. J'étais heureuse puisque ces parents n'étaient pas venus à la 1ère rencontre. Ce sont les parents de mon élève le plus actif pour ne pas dire, hyperactif. J'avais de bonnes nouvelles pour eux, puisque cet enfant est beaucoup plus calme qu'en début d'année. De plus, il réussit assez bien en français et est le luron de la classe. J'ai perçu beaucoup de fierté dans les yeux de ses parents qui m'ont dit qu'ils commençaient à penser que leur fils n'apprendrait jamais le français, après les années difficiles en classe qu'il a vécues. Enfin! Ils entendaient du positif! La maman s'est reconnue dans les difficultés en mathématique de son enfant, elle-même en ayant arraché dans cette matière. Ils ont été très ouverts lorsque je leur ai dit que leur fils manquait un peu trop d'école et ils se sont engagés à aider leur fils à se lever le matin!

Je suis confiante que les 3 derniers mois d'école se dérouleront bien. Les élèves semblent très motivés à profiter de ces mois pour continuer de progresser. De plus, au lendemain et surlendemain de la rencontre des parents, tous mes élèves se sont présentés en classe et ce, dès 9 heures. J'en ressens beaucoup de joie et de fierté!

J'avais prévu les amener chez moi vendredi après-midi pour les récompenser avec un gros snack et un film, mais la pompe à eau de l'école s'est brisée, obligeant l'école à fermer pour des raisons sanitaires. Quelle déception! En plus que le matin, un tournoi de dodgeball était organisé pour les jeunes du primaire. Nous n'avons pas eu l'occasion de nous dire au revoir pour la semaine de relâche. J'espère reprendre mardi prochain, là où nous nous trouvions jeudi, c'est-à-dire, une classe complète et motivée.


La meilleure classe du Nunavik! :)

Le lendemain de la rencontre, mercredi, ma maman nous quittait pour retourner dans son patelin. À 11h00, au milieu de la leçon, j'ai entendu le bruit de l'avion qui décollait, et j'ai pu écraser mon nez dans la fenêtre de la classe, et voir l'avion de ma mère s'envoler au-dessus de la montagne. Je l'ai suivi des yeux jusqu'à temps qu'il ne soit qu'un petit point noir à l'horizon. La chambre d'invités est rangée et prête à recevoir notre prochain visiteur, mon papa. Mes élèves ont bien hâte de rencontrer André!

Ça me fait penser à une chose qui s'est passée en classe, cette semaine. En parlant de l'an prochain, mon élève Annie Ann me demande si nous allons revenir. Toute heureuse, je lui réponds par l'affirmative. Elle me demande si dans 2 ans, nous reviendrons aussi. Je lui réponds alors que bien que je sois très heureuse à Kangirsuk, un jour, je devrai retourner au sud, puisque c'est là que se trouvent les miens, ma famille, mes amis. Ses yeux deviennent tristes et remplis d'incompréhension. Elle me dit que je peux rester ici et que mes parents et amis n'ont qu'à venir me visiter, comme vient de le faire ma maman...J'ai clos la discussion en lui disant que ce serait elle qui viendrait me visiter à Montréal autant de fois qu'elle le voudrait et que je serais toujours heureuse de l'accueillir chez moi, ce qui a semblé la satisfaire. Ils en voient passer des qallunats, les inuit!



La belle Annie Ann, la bouche barbouillée suite à la visite de l'hygiéniste dentaire
Jeudi, nous avons finalement reçu à souper deux ados qui ne cessaient de nous demander si elles pouvaient venir à la maison. Une est en secondaire 1.1 en français, l'autre est en secondaire 2, en anglais. Nous avons appris qu'elles étaient des soeurs biologiques, mais que l'une d'entre elles avait été adoptée à la naissance, par une famille du village. Ces adoptions sont chose commune et fréquente chez les Inuit du Nunavik. Il est parfois difficile de saisir les liens de parenté entre les villageois, mais au bout du 8 mois, nous commençons à en apprendre de plus en plus.
"C'est ta soeur, mais elle n'habite pas chez toi, c'est ça? Vous êtes 6 frères et soeurs, mais 3 habitent dans d'autres villages?"...
C'était très agréable de recevoir ces filles polies et allumées. Nous avons discuté avec elles, leur avons posé des questions sur leur aspirations, leurs rêves. L'une désire travailler comme pilote d'avion, l'autre comme infirmière. Elles désirent aller au collège et revenir ensuite dans leur village. J'espère de tout coeur qu'elles pourront réaliser leur rêve!
Nous leur avons ensuite appris à jouer au Scrabble tout en sirotant des tisanes. L'une des filles est repartie avec des graines à faire germer à la maison puisque durant le souper, elle a beaucoup apprécié les germes amers dans la salade. Elles ont quitté la maison après d'innombrables remerciements!

Voilà!
Je retourne à ma liste de choses à faire durant la semaine de relâche: lire, regarder des dvd, magasiner des sacs d'école pour les élèves sur Internet, nourrir le chat, le chien, les plantes des collègues partis dans leurs patelins, marcher, m'entraîner, profiter du soleil, écouter la radio, faire des siestes.
Ah que la vie est douce pour moi!

Je vous embrasse et vous laisse sur quelques photos.
Samedi matin, je souligne le début de la relâche par un bain de soleil derrière la maison

Visite de l'hygiéniste dentaire
 
On s'habille pour une ride en ski-doo. Conclusion: nous ne sommes pas très téméraires...



Retour des ski-doo sur la baie
Coucher de soleil et parhélie, à gauche du soleil




La salle de gym, en haut de l'aréna. Le dimanche, les enseignants s'y rassemblent pour pédaler, courir et se faire des gros muscles! 



Les corbeaux (ou corneilles?) se posent désormais sur les glaces...

Un brin de relaxation, en observant le paysage!


lundi 14 mars 2011

Maman Loulou à Kangirsuk et autres aventures nordiques!

Bon retour à l’heure normale!


Ce changement fait beaucoup de bien par ici, je sens un vent de renouveau, une énergie qui m’amènera jusqu’en juin! Je pense déjà à ce moment puisque, samedi, tous nos collègues s’envoleront vers le sud, vers chez vous, pour une semaine de relâche. Cette relâche marque la moitié de ces 6 mois que Nicolas et moi avons décidé de passer ici. La moitié la plus froide et la plus noire est passée, il nous reste 3 mois de lumière (et de froid, encore et toujours) avant notre retour près des nôtres.


Lueurs de 19h00, sur la baie.

Le moral est bon, une visite de ma maman aidant à nous sortir de notre routine et à redécouvrir le village à travers son regard tout neuf sur notre environnement.

Alors voici le résumé de ma semaine, agrémenté de beaucoup, beaucoup de photos.

Dimanche, jour d’arrivée de ma maman, nous avons profité du prêt du jeep de notre ami pour faire faire un tour, littéralement, du village à la nouvelle arrivante. Les vues sur la baie où trône la tente du paraski sont si jolies…admirez!


Tente aménéagée pour se réchauffer lors des virées de paraski
Vue sur les réservoirs de gaz, remplis une fois par année, lors du passage du bateau

Côté scolaire, nous avons eu un avant-goût de la semaine de relâche...Un événement très malheureux pour les villageois, soit la mort du maire lors d'une sortie en skidoo, a entraîné la fermeture de l'école lundi et mardi après-midi, pour les funérailles. De plus, les tuyaux d'eau gelés ou capoutes ont tenu les enfants à l'écart de leurs cahiers jusqu'à jeudi matin. Ça a donné un bon coup de pouce aux profs afin de compléter les bulletins et planifier les semaines à venir.
Pour ma part, j'ai été plus qu'heureuse que les enfants ne viennent pas en classe puisqu'une conjonctivite encore plus aigue que ma voix d'excitée aurait probablement expliquée une légère défaillance de ma patience exemplaire...

La vieille russe ou la fille qui n'avait plus d'yeux...
La sensation d'avoir du sable, de la vitre et les verres de contact à l'envers a troublé mon sommeil et m'a pratiquement menée à téléphoner aux infirmiers au milieu de la nuit pour les implorer de me soulager de mon calvaire. Heureusement, je me suis retenue et la douleur est disparue au bout d'une semaine de gouttes et de plaintes...
Ah! Les enfants et leurs "germs"!
 
Ce gentil infirmier à qui je n'ai pas téléphoné au milieu de la nuit nous a invité à l'accompagner à la chasse aux aurores un soir . Beau brun, exténué et fortement tenté par une partie de hockey, a finalement daigné nous accompagner pour admirer ce phénomène hallucinant. Bonne décision! En sortant du village, donc en nous éloignant des dizaines de lampadaires, il était maintenant possible d'admirer ces lueurs nordiques présentes partout autour de nous.
 



Crédit de cette photo hallucinante: Francis Duduclos, chasseur d'aurores semi-professionnel
Une fin de semaine festive et sportive a conclu cette semaine. De forts vents et des bourrasques ont fait le bonheur des amateurs de paraski qui s'en sont donné à coeur joie! De mon côté, j'attends une journée moins venteuse puisque j'ai tendance à être peureuse...Je m'imaginais déjà m'envoler et m'écraser dans la partie de la baie non gelée...Je me permets tout de même de rire de mon chum...gentiment...
Les paraskieurs, au loin


Les pros s'en donnent à coeur joie!

Et les moins pros aussi...







Avec mes élèves, c'est toujours le grand bonheur. Mystérieusement, mon numéro de téléphone a abouti dans le calepin de mes petits loups...J'ai donc droit, une fois de temps en temps, à des appels du genre:
- Allo Marie!
- Allo ma belle!
- Bye Marie!
- Bye ma belle!

ou encore, ce message sur le répondeur, qui m'a fait chaud au coeur:
-Bonjour Marie. Comment ça va? Je t'aime beaucoup. Bye, Marie!

Vous ai-je dit que j'ai les meilleurs élèves du monde?
Dimanche, les filles en visite ont décidé de nous offrir des massages à Nicolas, ma mère et moi! Stratégie pour rester plus longtemps que l'heure prévue? Possible...

Opération léchage des spatules barbouillées de chocolat

Voilà! Je retourne profiter de ma maman qui nous quitte mercredi matin. Mardi soir, je remettrai le 2e bulletin aux parents de mes élèves. J'ai bien hâte de revoir ces parents, que je connais un peu mieux maintenant et avec qui il me tarde d'échanger davantage. D'ailleurs, une maman m'a téléphoné chez moi un midi pour m'informer de l'absence de sa fille en après-midi...J'ai trouvé l'attention charmante!

Bonne semaine!

Parhélie un après-midi de grand soleil

Scéance de photos avec le mannequin d'un jour du journal de Kangirsuk