lundi 18 avril 2011

Semaine de bris (si au moins on parlait fromage...)

Lever du soleil :        Kangirsuk:   5:16                                   Montréal:   6:05
Coucher du soleil:                         20:03                                                    19:43


Bon petit lundi!

Oh! Oui...Petit lundi!
Lundi avec des enfants cernés, une prof impatiente, des devoirs non-remis...et des circonstances atténuantes...En effet, lors de la discussion de ce matin, j'ai appris que ça avait swingué hier dans certains foyers de mes élèves...Party du dimanche, mettons! Ce ne sont pas tous mes moineaux qui ont eu le sommeil profond.
De mon côté, en ayant ces informations, je devrais peser sur le frein, laisser les apprentissages un peu plus de côté et favoriser un climat sain et rassurant...mais j'ai d'la misère!
Déjà à la mi-avril, ils ont tellement appris et je voudrais continuer sur cette belle lancée! Go, go, go, on regarde les devoirs de la semaine, on écrit le nouveau vocabulaire, on conjugue le verbe de la semaine, go, go, go, retrousse tes manches, arrête de bâiller comme ça!...
Grrrrrrrrr...je m'énerve!
C'est à moi de respirer par le nez! Gros défaut...
Mais bon, je me suis repris durant l'après-midi. Il faut dire que les devoirs avaient été retrouvés à la maison durant l'heure du lunch et mes beaux élèves me les ont remis avec leur grand sourire satisfait. Ça m'a aidée...

Souvenir retrouvé...
Il y a un an, je me présentais à l'entrevue pour la commission scolaire Kativik. J'enfourchais mon vélo sur l'heure du dîner à mon école de Côte St-Luc et pédalais à toute vitesse vers mon rendez-vous, me répétant mes forces, les idées que je pourrais développer dans le nord, etc. Je souhaitais tellement avoir l'emploi...
J'avais quitté mes 2 interviewers (dont mon actuelle directrice) en leur répétant à quel point je voulais venir dans ce Grand Nord! Et ça a fonctionné!
Que je ne regrette pas ma décision!
J'y ai repensé cette semaine, ma directrice ayant quitté pour aller embaucher les quelques profs qui complèteront l'équipe l'année prochaine. Que j'ai hâte de rencontrer ces nouveaux collègues!
Mais bon, bref, comme à chaque fois que la directrice s'absente, quelque chose s'est détraqué dans l'école. Cette fois-ci encore, c'est le chauffage qui a fait des siennes, et avec le retour du grand froid (et oui...encore dans les -20 avec du bon vent qui vous fait couler les yeux...), pas possible d'ouvrir les classes.
Mercredi et jeudi, congé forcé d'école! 
De plus, jeudi matin, vers 6h30, l'alarme de feu de l'école retentit. Étant voisins immédiats de l'école, impossible de se renfoncer dans l'oreiller et de nier le bruit. Appel au directeur de centre, et coup d'oeil dehors. Tout semble normal. Quinze minutes plus tard, ma conscience me dicte d'aller y voir d'un peu plus près, angoissant à l'idée d'être restée au lit, victime de ma paresse tandis que l'école brûlait...
Mais non, cette alarme s'est déclenchée pour une raison qui m'est inconnue...
Remets le loup sur tes yeux, les bouchons dans tes oreilles et tente de te rendormir un peu...jusqu'à ce qu'un téléphone à 8h00 m'annonce qu'on a de l'école, finalement!
Vite, dans la douche, bouffe le bol de céréales...Et réponds au téléphone de 8h30 m'annonçant...qu'il n'y a pas d'école...
North, north, north style! :)

Goutte au nez et couverture supplémentaire
Vendredi soir, bien calés dans le fauteuil, regardant la trop bonne émission Thalassa à TV5...Cogne à la porte mitoyenne. Charles, notre voisin, nous fait remarquer qu'il commence à faire froid dans notre petite maison. Main sur le calorifère, et on s'aperçoit que ça ne chauffe plus! Vendredi soir, 20h00. Espérons-nous vraiment que le gars du chauffage vienne nous fournir de l'huile? Pas vraiment!
Nous passerons donc une soirée fraîche, une nuit frisquette et un matin froid. À la première heure, le camion est venu, et l'huile a rechauffé l'eau qui s'est remise à circuler dans les calorifères (c'est comme ça que ça fonctionne, oui?).
On se réveille dans nos pyjamas "y'a plus de chauffage!"

Ça descend, ça descend!

L'homme est content d'aller vérifier si la livraison d'huile s'est faite!

Bon! Le hockey est commencé, c'est 1-0 pour Boston, je dois faire vite pour aller encourager le Canadien!
Photos commentées:
Arrivée des premiers invités jeudi soir, pour la soirée potluck "début des séries éliminatoires"! Et oui! Toujours les pantalons de neige en cette mi-avril!

Boys'night! Au programme, musculation!

Une collègue qui sait couper les cheveux, in-dis-pen-sa-ble par ici, où aucun salon de coiffure au nom exotique n'a pignon sur rue!

Sortie sur la baie samedi après-midi pour admirer Alec, grand spécialiste du paraski, n'hésitant pas à s'élancer malgré les bourrasques de fou!

Mains nues à moins beaucoup avec le facteur vent, pendant plusieurs minutes! Je m'incline!

Une fille d'agriculteur devrait être capable de faire pousser ses fines herbes, même dans le Grand Nord!

Papa, ça pousse, ça pousse!


Dur samedi soir!



Go Habs, go! Mon écran m'appelle!
Bonne semaine!

Oh! Et j'espère que le prochain billet sera écrit par une blogueuse professionnelle, ma belle amie Anne qui arrive ce dimanche, déguisée en lapin de Pâques, j'ose espérer! :)
XX

lundi 11 avril 2011

Premier igloo et retour d'une héroïne!

Kangirsuk                                    Montréal
Lever du soleil : 5:37                      Lever du soleil: 6:11
Coucher du soleil : 19h46              Coucher du soleil : 19h34

Chaque matin, je mastique mes muesli-yogourt en zieutant les statistiques d’Environnement Canada…Je n’en reviens pas comme le temps d’ensoleillement augmente rapidement. Une petite obsession de ma part peut-être!
Les lueurs persistent maintenant jusqu’à 20h45. Je spécule sur l’heure où elles disparaîtront dans 14 jours, soit lors de l’arrivée de ma belle amie Anne ! Parions que nous pourrons aller jouer dehors jusqu’à 21h15, facilement.
Obsession, je vous dis !
Le soleil nous quitte à regret...

Belle, belle semaine, toujours sous le signe du printemps !
Le retour des héros !

Mardi a marqué le retour de Noah et Minnie, père et fille participant à la course de traîneaux à chiens du Nunavik. Certains profs ont organisé un comité d’accueil pour l’occasion. Fidèle aux façons de faire du nord, à 11h25, mes élèves accourent dans ma classe, soit 5 minutes avant la fin de leur cour de religion, pour me dire de les suivre, que nous quittons pour l’aéroport. Vite, vite, manteau, mitaine, tuque, appareil photos, et on s’empile dans la boîte de pick-up pour un rodéo vers l’aéroport. Il fallait s’agripper parce que ça swinguait pas à peu près !

On participe à la banderole pour nos héros!

Arrivés à l’aéroport, nous constatons que nous ne sommes pas les premiers. Le petit local est noir de monde. Dès que l’avion touche le sol, les gens s’élancent à l’extérieur, impatients d’accueillir les héros. Dès que la porte du petit avion d’Air Inuit s’ouvre, la foule se met à applaudir, les camions de la voirie commencent à klaxonner. Toute cette énergie et cette fierté ont bien vite fait de me mettre la larme à l’œil. Je crois que je n’étais pas la seule qui avait le « motton » ! Minnie a été accueillie en héroïne : accolades, poignées de mains et même, portée à bout de bras par ses amis !

Remarquez les camions de la voirie dans le stationnement, spécialement venus pour l'occasion!


Minnie, portée par la foule



Je l’ai croisée plus tard dans la semaine, toute basanée, sur son ski-doo, à l’aréna, contemplant la baie. J’ai pu apprendre que l’expérience était stimulante, que la finale était épeurante vu la pente descendante et que le retour au bercail était quelque peu difficile pour elle, pour une foule de raisons…



Visite d’un village d’igloos (mettons !)

Lors d’une de nos nombreuses marches de jeunes adultes actifs et respectant le défi 5/30, nous avons aperçu des monticules de neige derrière le centre de réhabilitation : des igloos construits à temps perdu par les hommes du centre. Nous nous sommes permis une petite visite. Claustrophobes, s’abstenir ! Pour y entrer, nous devions nous faufiler dans le trou en nous tortillant comme des vers. J’ai bien failli n’y glisser que ma tête, mais avec mon courage légendaire, j’ai passé par-dessus ma légère claustrophobie.




Vite, prends la photo que je sorte d'ici!









Notre locataire
Ça se passe toujours bien avec notre p'tite mère, comme on aime la surnommer, du haut de son indépendance légendaire!
Elle a perdu une dent cette semaine et la fée des dents lui a laissé un 2$ sous son oreiller! Z'auriez dû lui voir la tronche le lendemain matin...Marie, c'est toi? Nicolas?
Noooooon....
:)
Elle a été très malade durant la semaine, dormant de longues heures d'affilés, ne se levant que pour grignoter du bout des lèvres...Pas facile, surtout que son caractère légendaire de p'tite comique tannante avait tout d'un coup disparu sous des airs de grandes souffrantes. Son air espiègle est maintenant revenu, à notre grande joie!

Tomates, basilic, persil, laitue et poivrons...tout est planté et commence a pousser! Merci papa d'amour!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La plus belle classe du Nunavik
 
On s'amuse, on apprend! Entre un projet bd, un bricolage de mongolfières, l'apprentissage des multiplications à 2 chiffres, nos journées sont ponctuées de rires et parfois de cris (de ma part...). J'ai eu la visite surprise du conseiller pédagogique qui m'apportait les examens de fin d'année. En les feuilletant, je suis convaincue que mes élèves réussiront haut la main, ces épreuves de français. Deux garçons s'absentent plus fréquemment, les autres sont fidèles au rendez-vous. Ce matin, à 8h15, le téléphone sonnait. Une élève m'annonçait qu'elle était malade et resterait donc à la maison pour la journée. Efficace avoir le numéro du prof!


Nos bd rigolotes!

Récompense du vendredi: film et muffins à la maison

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Et tout le reste...

Beaucoup de vent dimanche et le soleil qui veut se pointer le bout du nez. Paysage intéressant avec le Northern side balayé par la neige.


Les chiens de traîneau, de retour de leur expédition, se la coulent douce...



Le traîneau mérite sa pause aussi!


Vendredi de beau temps, la baie se transforme en autoroute, les villageois partent à la pêche, dans leur camp.



19h30, -15 degrés, le printemps nous fait sortir jouer dehors!
De retour de l'aéroport, plusieurs décident de marcher pour profiter du beau temps.


Le printemps, on sort le vélo!


Photos à l'aéroport...Kangirsuk, 1946. Il y a 65 ans, seulement...












Bonne semaine, bon début de séries, bon débat des chefs! XXX