dimanche 27 février 2011

Initiation au paraski et fatigue 1, Marie 0!

Bonne semaine de relâche à mes amis du milieu scolaire!

Je pense à vous ce soir, début de la semaine de relâche, marqué par la nuit blanche à Montréal!
Je me sens bien loin de ces activités urbaines, au milieu de la nature, bien au coeur de l'hiver avec les -40 qui sévissent toujours...
Encore 3 ou 4 semaines avant de bénéficier d'un congé d'une semaine, pour notre part.
Heureusement, j'ai eu une petite classe, mes 3 cinquième année étant absents pour diverses causes, j'ai eu droit à une classe de 4e année uniquement, tous les après-midis. Ça fait du bien, un seul niveau!

Voici donc un billet paresseux, servi par une fille qui limite au minimum les efforts.
Photos commentées, au menu cette semaine.                                   














Je tente de faire réaliser à mes élèves  un projet sur les animaux du Nunavik. Difficile dans un contexte d'apprentissage d'une langue seconde, ou plutôt tierce. Mes élèves sont très forts sur le papier-crayon, mais lorsqu'il est temps de sortir du cadre, disons qu'ils sont moins à l'aise..."Ça Marie?, "Comme ça?"
Ils doivent répondre à 5 questions: Quel est le nom de l'animal, sa couleur, de quoi il se nourrit, sa façon de se déplacer, son habitat. Ouf! Heureusement que je n'ai que 7 élèves en 4e année puisqu'il est difficile pour eux d'avancer dans ce travail. Ils ne lisent pas assez pour trouver l'information dans les livres et leur vocabulaire est trop limité. J'ai tout de même envie de leur proposer des projets qui leur permettent d'aller plus loin, de laisser aller leur créativité.

Une fille, c'est une fille!















Heure de la collation, bon moment pour feuilleter les magazines "girlis" reçus par l'école...M'occupant de la bibliothèque, je place les magazines reçus durant la semaine, et je suis toujours bien étonnée de constater les titres que l'on reçoit. Plusieurs publications françaises qui utilisent un vocabulaire et des expressions incompréhensibles pour les élèves. Géo plein air, magazine que je lis, mais dont je doute de la pertinence pour des enfants.
Les élèves, lors de la période de bibliothèque, se contentent de regarder les images au lieu d'essayer de lire. Moi-même, lorsque je leur lis des histoires, je tente d'adapter le vocabulaire puisque souvent, dans la littérature jeunesse, je constate que le vocabulaire est soutenu et difficile à comprendre pour des enfants qui en sont au tout début de leur apprentissage de la langue.
Expérience sur l'électricité statique omniprésente dans l'école
Sous ma maison


Malgré la fatigue, j'ai gardé quelques élèves en classe, un soir, après l'école. C'est ainsi tous les soirs, quelques minutes avant que la cloche ne se fasse entendre, la plupart de mes élèves demandent: "Marie, moi rester ici avec toi après l'école?". Je leur dis souvent oui, le temps que je corrige, que je remette la classe en ordre, que je planifie ma journée du lendemain. Les élèves aiment être à l'école. Comme tous les élèves, ils trippent à effacer le tableau et à accomplir quelque responsabilité pour aider la prof.  De plus, je suppose que les lieux de rassemblement sont limités pour les enfants, il me fait donc plaisir de les voir jouer ensemble, dans la classe, en français (avec prédominance de l'inuktitut, évidemment)!
Pour ma part, je me rends compte que leur bonne humeur, leur sourire, leur spontanéité me revigorent, me font du bien!

 
On a profité de la belle fin de journée pour aller prendre une grande marche jusqu'à l'aéroport, puisque Nicolas devait aller vider un cargo qui venait d'arriver...J'ai beaucoup de plaisir lors de ces moments avec mes élèves où on peut pratiquer le français dans un contexte réel...



















Vendredi après-midi, j'accompagne mon beau brun dans sa nouvelle tâche temporaire de chauffeur "d'autobus". L'autobus ayant rendu l'âme en début d'année, il a été remplacé par un pick-up agrémenté de bancs de bois. Nico fait le tour du village 2 ou 3 fois matins, midis et soirs. Les élèves cognent sur le toit lorsqu'ils sont rendus devant leur maison. Un homme est responsable de surveiller la boîte afin qu'aucun élève ne soit en danger...





Marche en fin de journée où le coucher du soleil nous offre un paysage d'une grande beauté.




Le retour de l'homme, bien glacé.

Opération déglaçage des orteils

J'observe de ma fenêtre les experts.

Initiation au paraski, dimanche après-midi, par une journée magnifique, mais hyper froide (ressentie dans les -40). Tels des oignons, coincés sous nos multiples couches de vêtements, nous nous dirigeons sur la baie. Je préfère observer pour cette première fois, puisque mes trop grandes mitaines et le froid me font penser que je risque de ne pas trop être au top de ma forme. Nico se lance, se bat contre le vent. Des amis s'essaient sur des skis, un snow, d'autres se font tirer en snow par un skidoo! Pour ma part, je me laisse glisser sur un traîneau, tiré par un pro du paraski! J'adore lorsque les bourrasques nous font prendre de la vitesse et quand les bosses me font sauter dans les airs. Mes orteils qui brûlent et l'occasion d'un retour à la maison en skidoo me ramènent plus vite que prévu à la maison. Je m'installe à la fenêtre, au grand soleil, avec un thé brûlant, pour observer les sportifs par la fenêtre. La prochaine fois, je m'essaie, c'est certain!

Pendant ce temps, des collègues partis à la pêche (plus de 4 heures de skidoo par ce temps, 2 pour aller, 2 pour revenir, comment font-ils???) sont revenus plus vite que prévu. C'est qu'un caribou s'est retrouvé sur leur chemin et l'homme les accompagnant n'a pas hésité à le chasser. Mes amis ont donc une bonne histoire de pêche à raconter...et une jambe de caribou à cuisiner!

L'occasion ratée de la semaine
En milieu de semaine, les boeufs musqués, environ 6 ou 7, sont venus au village. Des collègues et des élèves ont eu le temps d'aller les voir, pour ma part, je suis passée à côté de l'occasion...Prochaine fois!

Voilà, je vous souhaite une bonne semaine. Pour ma part, je me mets à la méditation, à la vitamine D, aux fruits et légumes en quantité abondante, aux siestes réparatrices...Je veux retrouver le calme et la zénitude, disparus sous une fatigue assommante...

dimanche 20 février 2011

De la neige, de la glisse, de la joie!

Bonne dernière semaine de février, déjà et enfin!
Déjà, puisque le temps file à une vitesse folle, plus de 4 mois avant le retour au sud pour les vacances d'été...Enfin, puisque le mois de février a été synonyme de fatigue et de langueur pour moi et la majorité des profs...Mars nous amènera un renouveau avec la semaine de relâche vers la fin du mois et pour nous, la visite de gens que nous aimons. Quel bonheur ce sera de leur faire découvrir ce magnifique village...Juste à y penser, je me sens déjà réénergisée!

Voici mon résumé de la semaine, en ordre chronologique, je suis ordonnée comme ça, moi!

Lundi
Soirée de St-Valentin, où nous avons reçu à souper nos deux ados préférées du secteur francophone. Nous les avions invitées à 18h00, à 18h15, toujours personne et la pizza était prête. Je me disais qu'elles avaient changé d'idée, mais Nico m'a rassuré, lui qui connait ces ados et leur passion pour les repas gratuits chez les profs...Effectivement, à 18h20, nos belles se sont présentées à la porte...avec deux roses en plumes achetées à la Coop pour nous! Quelle douceur!
Nous avons passé une belle soirée, à jaser...Nous avons même réussi à leur faire faire la vaisselle...Bien qu'elles aient tenté de ne laver que leur couvercle...

Mercredi
Je me suis levée un peu plus tard qu'à l'habitude et me suis préparée lentement en tendant l'oreille vers le téléphone. C'est que la veille, après l'école, en me rendant à la Coop, une collègue inuk m'a informée que le directeur de centre tentait de réparer la fournaise qui s'était arrêtée soudainement, à l'école. Comme le téléphone ne sonnait pas, j'ai traversé vers l'école où j'étais la première arrivée. Joie! Il faisait froid dans l'école! Les collègues sont arrivés les uns après les autres, tout le monde a gardé son manteau, nous n'attendions que la confirmation qui nous permettrait de retraverser la rue vers le confort de nos demeures. Youppi! C'était officiel! Nous avons pu bénéficier d'une journée de congé surprise, espérée et désirée par plusieurs enseignants fatigués. Nous en avons profité pour aller marcher du côté du Northern. La journée était douce et une neige constante tombait, chose que nous n'avions que très peu vue depuis notre retour du temps des fêtes. Il faut dire qu'à des températures de -50, la neige ne tombe pas.
Si fatiguée que mes jambes semblent peser des tonnes...Je m'arrête un instant, dans l'immensité de blanc.
De retour vers notre côté du village, qui est dissimulé derrière le rideau de neige qui tombe enfin!
Vendredi
Départ pour une semaine de ma belle Sarah, qui s'en va avec sa mère à Montréal, la chanceuse! Avant de partir, sa maman vient m'avertir de leur départ. Je lui dis à quel point sa fille s'exprime bien en français et travaille fort...Mes yeux s'embuent à nouveau, pas capable de retenir ma fierté et mon bonheur devant cette réussite...
Il faut dire que les parents de Sarah sont très présents pour elle...Sa maman s'exprime très bien en français et encourage sa fille à converser avec elle dans cette langue. Aussi, si Sarah s'absente, je suis certaine de recevoir un coup de fil expliquant la raison.
L'an prochain, Sarah ne sera plus dans ma classe. Elle ira rejoindre la classe de 6e année et secondaire 1.1, qui est une classe jumelée. Je suppose qu'elle profitera de cette nouvelle classe, puisqu'elle sera stimulée par les plus vieilles et pourra converser avec des jeunes qui ont à peu près le même niveau de français qu'elle.
Bref, j'aimerais bien revenir dans 10 ans pour voir où sera rendue cette élève talentueuse...



Sarah, revenue de l'heure du dîner frigorifiée, à été prise en charge par 2 de ses amies qui se sont empressées d'aller lui chercher leurs manteaux afin de la réchauffer.

Depuis plusieurs semaines, mes élèves me harcelaient pour aller glisser le vendredi après-midi, où une activité récompense leur est proposée, s'ils le méritent. Le froid trop mordant était toujours mon excuse, imaginant déjà mes élèves trop peu habillés et désirant rentrer au chaud au bout de 10 minutes. Ce vendredi, un temps digne du printemps régnait et faisait fondre les glaçons sur ma maison, durant l'heure du dîner. Étonnant pour un -20, ressenti à -30...Mais bon, le soleil brillait directement sur nous il faut croire. C'était donc la journée idéale pour cette activité. Vers 11h00, nous avons abandonné nos cahiers de math, avons récupéré les 6 crazy carpet de l'école et avons marché vers la montagne entre le Northern et le Coop side, montagne de prédilection pour la glisse. J'ai été étonnée de constater que 2 de mes élèves, en sortant de l'école, se sont aventurées sous le balcon afin de récupérer leur traîneau traditionnel qu'elles avaient caché n'attendant que l'occasion d'aller glisser.
Cindy et son traîneau traditionnel...ça glisse vite! Elles sont courageuses, plus que moi!, mes élèves!
Les élèves étaient dans leur élément, dehors, au grand soleil...et la prof aussi! Je me suis installée au milieu de la montagne, gérant le traffic, à gauche pour monter, à droite pour glisser, pas tous en même temps, ...mais également, profitant du chaud soleil sur mon visage et du paysage splendide de la baie illuminée.


J'avais prévu retourner à l'école à 11h30, mais devant tant de bonheur, j'ai décidé de rester jusqu'à l'heure du dîner. Il était temps puisque les plaintes commençaient à fuser...Deux petites qui pleuraient parce que, trop téméraires, elles avaient tenté un "jump" qui les avait propulsées bien haut...pour un atterrissage sur les fesses. Une autre avait froid, dans son petit manteau de laine, bon pour un automne clément, une autre, énervée par le beau temps, et tentant d'impressionner ses amis, se dévêtait un peu trop hâtivement...

Malgré cette fin d'activité un peu énervante, nous avons eu une magnifique heure de glissade et de plaisir. Moi qui avais peur de devoir gérer les envies de pipi de mes plus jeunes, j'ai été heureuse d'entendre une de mes élèves m'avertir qu'elle allait plus loin, accompagnée d'une amie, afin de se soulager...dans la nature. Je me rappelle avoir proposé cela à un élève, à Montréal, qui semblait trouver cette idée totalement pas envisageable...


En soirée, nous avons pu décrocher de la semaine, en participant à un souper de filles...de sushis! Je connais un garçon qui a été particulèrement jaloux...non pas de ne pas participer au souper, mais bien de manquer les sushis! Heureusement, en blonde dévouée et généreuse que je suis, je lui en ai caché un sur le frigo de notre hôte, pour son arrivée plus tard en soirée. Et non, impossible de se passer des garçons!
C'était la première fois que je participais à la fabrication des sushis...J'ai été étonnée de la simplicité et de la rapidité de la tâche. Il ne manquait que le tempura pour que ce soit digne du Ogo Sushi, sur Jarry, notre resto fétiche en matière de sushis...(essayez le besame mucho, résidents de Villeray, vous serez conquis!).
Alors, je récidiverai puisque tous les ingrédients sont disponibles à la Coop: riz collant, gingembre mariné, wasabi, algues...

Pendant ce temps, un collègue était parti camper avec Tommy, notre directeur de centre. Pierre-Luc, sympathique et adorable, a charmé cet homme qui l'a tout de suite adopté. J'ai hâte d'entendre parler de sa nuit dans le camp...

Samedi
Malgré mon coucher tardif, samedi était la journée Club des baby-sitters. Avant l'arrivée massive de la dizaine d'élèves que j'avais invités, je suis sortie pour un jogging puisqu'un soleil éblouissant brillait, et qu'un doux -15 rendait la course envisageable. C'était très agréable de courir dans la neige, mais j'ai eu peur lorsqu'un chien quelque peu agressif a décidé de me poursuivre en jappant. Je me suis même dirigée vers une maison, craignant qu'il ne m'attaque. Heureusement, son maître est apparu à la fenêtre, ce qui a semblé calmer le chien. Je vais éviter cette rue lors de mes prochaines courses puisque ce n'est pas la 1ère fois que je crains les nombreux chiens...

Ensuite, j'ai eu le bonheur de passer la journée avec des enfants adorables, que j'avais invités afin de jouer avec la fille de mes amis Julie et Francis. Nous avons passé une super journée, à glisser encore une fois, à manger, à danser, à prendre des photos...Les filles ont été super et j'ai pu constater encore une fois que Nicolas était adopté par mes élèves. Il a même eu droit à un massage de tête!






Voilà ce qui nous mène à dimanche, aujourd'hui, matinée sous la neige, encore une fois. Fidèles à nos habitudes, nous nous dirigerons dans quelques minutes en haut de l'aréna, dans la salle d'entraînements, pour une petite heure de cardio avec nos collègues.

Bonne dernière semaine de février, au plaisir de vous lire...

Marie xx
Maintenant que la baie est bien gelée, des para-skis virevoltent sur les glaces

mardi 15 février 2011

Un peu d'histoire et de politique

Saviez-vous qu’il y aura, le 27 avril prochain, un référendum portant sur la création d’un gouvernement régional au Nunavik ?

Il s’agira, pour les habitants du Nunavik, de se prononcer sur l’Entente finale signée entre Makivik (la société responsable des négociations pour les Inuit), le gouvernement du Québec et celui du Canada à propos de l’instauration d’une forme inédite de gouvernement régional au Québec, qui conférera aux Inuit du Nunavik un statut unique au pays, voire même au monde !

L’Entente finale prévoit, dans un premier temps, la fusion des trois institutions créées par la Convention de la Baie James et du Nord Québécois (CBJNQ), soit la commission scolaire Kativik, la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik ainsi que l’Administration régionale Kativik (affaires municipales) sous une seule organisation, à savoir le Gouvernement régional du Nunavik (GRN). Ce gouvernement serait constitué d’une Assemblée comprenant 14 représentants (un par communauté) ainsi qu’un représentant de la Nation Naskapi. Il y aurait aussi un conseil exécutif composé d’un leader et de quatre responsables élus (Affaires locales et régionales, Finances, Santé et services sociaux et Éducation). Le but de ce gouvernement sera de faciliter la prise de décision et de la rendre plus efficace qu’elle ne l’est actuellement. Puis, dans un deuxième temps, une Entente supplémentaire sera négociée, qui pourrait donner, enfin, de nouveaux pouvoirs aux Inuit du Nord du Québec.

Dans votre for intérieur, vous vous dites sans doute « bravo », « fort bien », « à la bonne heure », « diantre que c’est une bonne nouvelle », ou autre chose du genre. Mais vous voulez mieux comprendre, avoir une perspective plus vaste sur la patente. Je vais donc tenter, au meilleur de mes connaissances, de faire un Jacques Languirand de moi-même et de vous communiquer quelques informations quant au long chemin parcouru par les Inuit du Nunavik, depuis 40 ans, pour accéder à une plus grande autonomie politique.

J’ai appris qu’il y aurait un référendum grâce à un dépliant qui traînait par terre à la Coop et qui expliquait les étapes à venir et la base du futur gouvernement. Comme quoi il est toujours bon de regarder où on met les pieds (d’ailleurs, il m’arrive, de loin en loin, pas ici mais à Montréal, de trouver de l’argent par terre, des 5$, même des 10 piastres, alors tenez-vous-le pour dit, et ouvrez l’œil). Le hasard faisant bien les choses, j’étais justement en train de lire un ouvrage intitulé Géopolitique d’une ambition inuite. Le Québec face à son destin nordique qui traitait de cette volonté d’autonomie des Nunavimmiut (les habitants du Nunavik). Ce livre, écrit par Éric Canobbio, je le dis en passant, est publié chez Septentrion, un excellent éditeur, comme vous le savez, qui publie également celui en train d’écrire ces lignes…

Bon, allez, un peu de sérieux. Revenons dans le temps, ça nous fera du bien de constater le chemin parcouru par les Inuit depuis les années 50. Je m’inspire donc largement de l’ouvrage mentionné ci-devant dans les paragraphes ci-dessus. Mais évidemment, j’assume tout à fait toutes les imprécisions qui pourraient s’être glissées dans mon texte, car je suis loin d’être un expert en la matière !

Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le gouvernement fédéral commence à dispenser des services éducatifs et de santé aux Inuit du nord du pays. La Cour Suprême avait en effet statué, en 1939, que le gouvernement fédéral était responsable du bien-être des Inuit. En 1949, les premiers services de santé sont mis en place au Nouveau-Québec, ainsi qu’on appelait à l’époque le Nunavik (qui devient le nom officiel en 1986). L’année suivante, les premières écoles fédérales ouvrent leurs portes. La thèse la plus populaire, à l’époque, dans les officines fédérales, propose carrément l’assimilation des Inuit grâce à l’éducation, l’anglicisation et l’internat, à l’extérieur des villages. C’est aussi l’époque de la Guerre froide, l’Arctique devenant un enjeu géostratégique dans la lutte entre le capitalisme et le communisme. Pour assurer sa souveraineté sur le Haut-Arctique, le gouvernement fédéral enverra des familles inuites du Nouveau-Québec, principalement d’Inukjuak, mais aussi certaines de Kuujjuaq, à des milliers de kilomètres au Nord de leurs villages. Je vous épargne les détails, mais ce fut un épisode très peu glorieux de l’histoire canadienne. On a menti aux familles, on les a séparées sur des îles différentes, on a omis de leur dire que s’ils voulaient rentrer elles devaient payer leur voyage de retour, on les a laissé crever de faim et de froid sur des terres inhospitalières qui ne ressemblaient à rien à l’environnement qui étaient le leur plus au sud. Le gouvernement fédéral s’est d’ailleurs officiellement excusé auprès des Inuit et des familles concernées, en août 2010.

Un documentaire de l’ONF, Martha of the North, raconte d’ailleurs cette triste histoire : http://www.onf-nfb.gc.ca/eng/collection/film/?id=56486

Le gouvernement du Québec n’affichera sa volonté de reprendre d’Ottawa le contrôle sur sa région septentrionale qu’à partir du milieu des années 50. En 1963, la Délégation générale du Nouveau-Québec est créée, laquelle vise à assurer une présence québécoise sur le territoire du Nouveau-Québec, à dispenser des services et à encourager la survivance culturelle et linguistique, enfin à négocier le retrait du fédéral du champ de cette compétence provinciale. En 1964, la Délégation créa un système parallèle d’éducation en français, pour faire compétition à celui en anglais offert par le fédéral, et à partir de 1970 la Commission scolaire du Nouveau-Québec supervisera la construction d’une école provinciale et francophone dans chaque village. D’ailleurs, c’est dans cette ancienne école que nous habitons, Marie et moi !

Au début des années 1970, le gouvernement de Robert Bourassa se lance dans l’aventure de la Baie-James, en faisant peu de cas du fait que le mégaprojet se fera sur des territoires revendiqués par les Cris. Ceux-ci s’opposeront vertement au projet du Complexe La Grande, tout comme les Inuit. À ma connaissance, les centrales hydroélectriques ne touchaient pas le territoire inuit, plus au nord, mais ces derniers s’engageront néanmoins, au côté des Cris, dans des négociations qui mèneront, en 1975, à la signature de la Convention de la Baie James et du Nord Québécois (CBJNQ). Celle-ci, à l’époque, représente un précédent important en matière de droits consentis aux autochtones, même s’ils sont somme toute modestes.

La CBJNQ réorganise le territoire nordique québécois en deux administrations régionales, fondées sur une base ethnique, l’une sur le territoire de la Baie-James où vivent les Cris (du 49e au 55e parallèle) et l’autre en territoire inuit (au nord du 55e). Je n’entrerai pas dans les détails de la Convention, puisque je n’ai pas lu ces 700 pages qui, vous vous en doutez, sont d’une grande complexité. Disons simplement que le gouvernement québécois, tout en ayant concédé, en partie seulement, un minimum de terres aux Inuit (environ 1% des terres, soit des terres municipales et d’autres autour des communautés), demeurait pleinement propriétaire du sous-sol de cette immense territoire de 850 000 km², dont le potentiel hydroélectrique et minier est important. Québec affichait aussi la volonté de préserver les modes de vie traditionnels des Inuit en leur octroyant des territoires de chasse et de pêche exclusifs, et le gouvernement reconnaissait par ailleurs le droit des Inuit à l’enseignement de leur langue et de leur culture, en plus de vouloir en faire des partenaires et des interlocuteurs en matière de protection de l’environnement. Le gouvernement québécois, par cette entente, confirmait le déclin du fédéral sur son territoire nordique, tout en assumant l’entière responsabilité d’améliorer les conditions de vie des Inuit, dont il devenait (et est toujours) le principal bailleur de fonds. À travers les diverses institutions qui furent créées, les Inuit purent également participer à la gestion de leur communauté, au niveau municipal et régional. Enfin, en compensation pour les territoires immenses que les Inuit cédaient au gouvernement, ils obtenaient une soixantaine de millions de dollars. Le gouvernement québécois, grâce à cette Convention, considérait qu’il avait réglé, une fois pour toutes, la question des revendications inuites, et que désormais le développement du potentiel du Grand Nord s’ouvrait devant lui. Or, les Inuit ne voyaient pas les choses du même œil, la CBJNQ étant pour leurs élites le premier pas d’une marche, longue, ardue et encore inachevée, vers une plus grande autonomie politique.

Fait intéressant à noter pour la suite des choses, c’est à cette époque que la Société Makivik, le holding financier responsable de verser les indemnités financières, de les faire fructifier et de stimuler le développement régional, voit le jour. Doté de moyens financiers importants (il n’y a même pas 10 000 Inuits au nord du Québec à ce moment), Makivik devient rapidement la voix officielle des Inuit et de leurs revendications, une sorte de gouvernement fantôme. Dès le départ, Makivik crée une compagnie aérienne, Air Inuit, met sur pied une société de construction, démarre une flotte de pêche, se lance dans divers projets de restauration et d’hôtellerie. Souvent, les infrastructures font défaut (aéroport, port), alors on se met à les construire après coup. Cette société est donc en mesure d’élaborer et d’amorcer une stratégie de développement industriel sur la région, et elle devient le plus puissant holding du Grand Nord Canadien. Grâce à ses revenus, elle a aussi les moyens de financer ses actions politiques. Bref, on est loin de l’image du chasseur inuit… Désolé, Jean-Jacques (Rousseau).

En 1979, René Lévesque met officiellement en marche les turbines de LG-2, et l’année suivante, il perd le premier référendum. S’ensuivra, en 1982, le rapatriement de la Constitution canadienne, que le Québec n’a jamais signé. Les autochtones du pays profiteront de ce rapatriement pour faire avancer leurs revendications territoriales et autonomistes, en disant craindre que le gouvernement du Canada ne reconnaisse pas les traités qu’ils ont signés avec la Couronne britannique… Pour les autochtones, il est clair que l’amélioration de leurs conditions de vie passe par leur capacité à s’autodéterminer. À partir de 1983 et jusqu’en 1992, d’interminables négociations constitutionnelles auront lieu au pays, dans le but de rénover la fédération (Meech, Charlottetown). Les autochtones y verront une occasion de faire reconnaître leurs droits et le principe d’autonomie pour leurs peuples dans une future Constitution (ou amendement constitutionnel, je ne sais trop) qui ne verra jamais le jour.

En 1983, René Lévesque reprendra les négociations avec les Inuit et il se montrera ouvert à la question de l’autonomie gouvernementale. En effet, et c’est là l’un des aspects les plus intéressants du livre de Canobbio, un gouvernement nationaliste devait régler « la question autochtone qui mettait directement en jeu l’aménagement du territoire et l’exploitation des ressources naturelles, en d’autres termes qui touchait à la souveraineté du pays. » (p. 138) C’est ainsi presque toujours les gouvernements péquistes qui, pour assurer l’intégrité territoriale d’un futur Québec indépendant et pour montrer que le nationalisme québécois était soucieux de reconnaître ses propres minorités, firent avancer le plus la cause de l’autonomie des Inuit… Remarquons cependant que l’autonomie, pour Québec, demeure une notion vague et limitée, et que les pouvoirs qu’on songe à conférer aux Inuit demeurent faibles. Toujours est-il qu’en 1985, l’Assemblée nationale reconnaît tout de même le droit à l’autodétermination des autochtones.

À ce stade, ma conscience me chuchote à l’oreille (oui oui) que vous êtes peut-être en train de vous dire, comme mes élèves du secondaire : « boring »… Mais qu’à cela ne tienne, tel un professeur de philosophie au cégep je poursuivrai mon exposé, envers et contre tous… (Mais vous avez le droit de bailler, je ne vous en tiens pas rigueur).

Vous me pardonnerez tout de même de sauter quelques années pour en arriver à 1994, année où il y a du référendum dans l’air, comme dirait Martine St-Clair. Les Inuit du Québec, durant ces années, se feront les ardents défenseurs du fédéralisme canadien, et ils exprimeront clairement leur volonté de demeurer au sein du Canada. Cela forcera Québec à renforcer ses liens avec « son » Nord, ainsi qu’avec les principaux groupes autochtones sur son territoire. Pour le gouvernement souverainiste, qui désire s’assurer, comme l’avouera Jacques Parizeau, que les frontières du futur État québécois ne seront pas contestées, conscient qu’il s’agit là d’une condition importante de la reconnaissance internationale d’un État souverain, le fait d’accorder plus d’autonomie au Nunavik et aux Cris de la Baie-James constitue un risque, de quelque manière qu’on envisage la question. En effet, « offrir une autonomie régionale accrue aux régions cries et inuites était prendre le risque de favoriser leur émancipation, particulièrement dans l’hypothèse du renforcement d’un projet menant à une souveraineté québécoise. Freiner ce processus, qui par ailleurs était officiellement en marche, particulièrement au Nunavik, c’était pour Québec accroître le potentiel de frustration autochtone et alimenter le sentiment de non-appartenance à une destinée politique commune. » (p. 177). Inutile de dire que si un troisième référendum sur la souveraineté avait lieu, cet enjeu resurgirait, car les Inuit sont toujours attachés au Canada, notamment parce que d’autres Inuit, auxquels ils se sentent liés, y vivent, et que dans l’éventualité d’une séparation ils craignent que les liens qu’ils entretiennent avec eux s’amenuisent.

Si vous regardez une carte du Québec, vous verrez que le Nunavik et la région de la Baie-James forment la moitié du territoire québécois. Imaginez si ces régions voulaient demeurer au sein du Canada alors que le Québec se séparait… Nous sommes certes dans un scénario de politique fiction, mais en 1995, c’est bel et bien ce qui serait arrivé. Remarquez que ça ne fera que 100 ans, en 2012, que toute cette région fait partie de la province. Avant, c’était des terres appartenant au fédéral, qui les avait rachetées de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Certes, l’hypothèse de sécession autochtone ne possédait pas de fondement juridique depuis 1975, mais cela n’empêchera pas Québec de vouloir régler la question, sans succès, avant le référendum, comme en font foi les blitz des négociations du gouvernement avec les Inuit, les Cris, les Attikameks et les Innus. Toutes ces communautés autochtones organiseront d’ailleurs leur propre référendum quelques jours avant le référendum provincial. Je vous laisse deviner le résultat de ces consultations…

Les Inuit se serviront donc de l’occasion que leur procure le référendum pour faire avancer leurs revendications. En février 1995, un autre événement digne de mention se produira aussi au Nunavik. Le géant minier Falconbridge signera alors directement avec les Inuit une entente pour exploiter une mine de nickel sur le territoire, alors que juridiquement le sous-sol appartient au gouvernement du Québec ! Les conditions négociées sont avantageuses pour les Inuit : priorité d’embauche, formation professionnelle, priorité de contrats aux entreprises inuites, et compensations monétaires importantes. Québec fut pris au piège par cette entente car même si elle entrait en contradiction avec la CBJNQ, il était difficile de la remettre en question sans paraître contre le développement du Nunavik et son autonomisation, surtout en cette période référendaire…

Ce pied-de-nez au gouvernement québécois prouvait que les leaders inuit étaient maintenant des interlocuteurs crédibles du développement régional, malgré le fait que la région n’a pas de réelle autonomie politique. Par contre, en signant l’entente de la mine Raglan, les leaders inuit rompaient avec l’argumentaire qui avait fondé jusqu’alors leurs revendications, soit la préservation de leurs modes de vie traditionnels et la défense de l’environnement nordique. Désormais, il s’agira de développer le Nunavik pour créer des emplois pour la population en majorité composée de jeunes de moins de vingt ans, en exploitant ses riches ressources naturelles et, éventuellement, hydroélectriques.

Après le référendum de 1995, la priorité du PQ sera d’améliorer les conditions sociales et économiques des Inuit, ces questions étant plus faciles à régler que celle de l’autonomie gouvernementale. D’ailleurs, tout le monde s’entendait pour dire que la situation des autochtones au pays était indigne d’une démocratie. Le taux de chômage élevé, l’abandon scolaire, la faiblesse chronique de la formation professionnelle, la piètre santé des populations, la violence faite aux femmes, la maltraitance des enfants, les taux de suicide élevés, sont tous des éléments préoccupants, et ils le sont toujours aujourd’hui. Ce pragmatisme du gouvernement Bouchard mena à la signature de plusieurs ententes avec les autochtones du Québec, et avec les Inuit au début des années 2000.

À cette époque, deux négociations aboutissent à des gains importants pour les Inuit. En 2002, l’entente Sanarrutik est signée, laquelle confirme la volonté des Inuit de collaborer, de concert avec Québec, au développement économique du Nunavik, et d’en partager les bénéfices. Les élites inuit acceptent ainsi résolument de voir leur territoire davantage exploiter, notamment au plan hydroélectrique, minier, et aussi en matière de tourisme. La deuxième entente (Sivunirmut), conclue en 2004, porte sur le financement de la région, qui recevra maintenant une enveloppe globale plutôt que des fonds provenant de plusieurs ministères, ce qui donne aux leaders du Nunavik un plus grand pouvoir sur l’orientation de diverses politiques sanitaires, éducatives, culturelles, etc., dans la région. Il ne reste plus, maintenant, qu’à régler la question de l’autonomie politique en bonne et due forme, et c’est ce que l’Entente finale, et éventuellement l’Entente supplémentaire, dont j’ai parlé au début de ce trop long billet, essaieront de faire.

Voilà donc où nous en sommes, en 2011. Depuis quarante ans, les Inuit du Nunavik ont parcouru un bon bout de chemin sur la voie d’une plus grande autonomie politique, qui vient de pair avec une plus grande responsabilisation, et il est à souhaiter que l’interminable processus de négociations aboutisse à une entente satisfaisante dans les années à venir. Je trouvais d’ailleurs intéressant de m’attarder aussi longuement sur cette évolution politique parce que je trouve qu’elle nous permet de nous faire une image des Inuit qui rompt avec la tendance que nous avons souvent à les voir comme des victimes ou des acteurs passifs, dont les existences sont entièrement dirigées et déterminées de l’extérieur (ce qui reste néanmoins en partie vrai, autonomie ou pas, puisque la région continue de faire partie du Québec et du Canada, et que le gouvernement provincial est responsable de 80 % environ du budget du Nunavik, le reste étant assuré par Ottawa). Pour ma part, je crois que l’instauration d’une véritable autonomie régionale pour le Nunavik ne peut qu’être une bonne chose pour les Inuit, qui reprendront enfin un plus grand contrôle sur leurs vies, malgré les limites des pouvoirs qui leur seront éventuellement octroyés. Les défis à relever sont nombreux, mais devant l’échec des politiques gouvernementales depuis 60 ans, je vois mal comment on pourrait s’opposer à une telle prise en charge locale et régionale, même si on peut craindre une période de transition difficile ou des abus.

Parmi les revendications des Inuit, on retrouve, notamment, celle d’obtenir des pouvoirs substantiels en matière d’éducation, de santé, d’environnement, l’instauration d’une cour de justice, le droit de prélever certains impôts sur le territoire et un droit de véto sur l’exploitation des ressources sur le territoire (pour plus de détails, voir http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/R2-233-2001-1F.pdf). Ce n’est pas rien ! Et bien peu de groupes autochtones, de par le monde, peuvent prétendre ou espérer autant d’autonomie et de pouvoirs. La situation géographique et politique particulière des Inuit du Nunavik explique en bonne partie le succès de leur entreprise, malgré sa lenteur. Il est à souhaiter que leur détermination puisse servir d’exemples à d’autres communautés, au Canada et ailleurs, et que les gouvernements fédéral et québécois acquiescent enfin à leurs demandes légitimes. Les Inuit en ont bien besoin.




lundi 14 février 2011

Mes valentins...et le loup!

Bon lundi!

Cette semaine est passée à la vitesse de l'éclair, entre les préparatifs pour la fête de la St-Valentin et les activités habituelles...



Nous nous sommes bien amusés avec l'activité de l'ami secret...Ça a d'ailleurs inspiré une de mes élèves puisqu'un matin, j'ai trouvé une lettre sur ma chaise..." À la meilleure professeure. Tu travailles très fort. Ton amie secrète." Wow! Même l'accord du féminin...Mais je me doute que sa merveilleuse maman lui a donné un coup de main pour ça! Quelle belle attention!


Mes belles de St-Valentin

Cette même élève m'a d'ailleurs fait paraître comme une grande sensible devant toute la classe. Un matin où elle parlait beaucoup, au milieu de la conversation, elle s'est écriée: "Oh! Moi, j'aime ça parler en français!". Il n'en fallait pas plus pour que mes yeux s'embuent! Moi qui travaille fort pour leur faire apprendre la langue, j'ai eu la meilleure récompense ce jour-là...L'amour de la langue! Que voulez-vous de plus??!!

Sinon, cette semaine a été ponctuée de défaillances électriques. Un matin, en classe, les lumières se sont éteintes et rallumées au moins 8 fois, créant une symphonie de "Yééééééééé!" et de " Bouououououououo!", dans la classe. Un élève a attiré notre attention vers la fenêtre, où nous avons aperçu un gros nuage noir s'échappant de la centrale électrique...Inquiétant! On réalise à ce moment qu'on est isolés et que ces pépins peuvent prendre plus de temps à régler... Heureusement, tout s'est bien terminé, bien que lors de 3 nuits successives, à 5h00 du matin, l'électricité nous quittait mystérieusement...



Je me sens particulièrement isolée lorsque je vois ces avions nous survolant...(ça arrive si rarement...)

L'amaro
Tout à l'heure, au retour de l'école, ma chère collègue Mariève est venue cogner à ma porte pour m'informer qu'un loup était poursuivi sur la baie. J'ai allumé la radio et entre les "Happy Valentine day from John to Marie", j'ai pu comprendre "amaro, Coop side", ce qui voulait dire que le loup était maintenant tout près de chez moi...Les hommes du villlage l'ont poursuivi...J'en saurai davantage demain matin, à l'école où quelqu'un pourra me traduire ce qui était incompréhensible pour moi, à la radio.
Mes talents légendaires à Paint...



Les hommes poursuivent le loup





Je vous laisse déjà, je dois aller préparer mon repas de St-Valentin...Les ados les plus sympathiques du village se sont en quelque sorte invitées à souper...Samedi, alors que je faisais la vaisselle, j'ai entendu un bruit sourd. Une mitaine était lancée dans ma fenêtre de cuisine pour attirer mon attention. C'était Pasha et Janice qui tentaient de me faire comprendre qu'elles voulaient me parler. Devant mon refus de leur ouvrir, elles ont tenté d'écrire leur message dans la neige...Devant leurs efforts, j'ai cédé et les ai fait entrer. Elles se sont plaintes que depuis notre soirée de filles, elles n'étaient pas venues à la maison (ce qui est totalement faux...elles trouvent n'importe quel prétexte pour venir piquer une jasette à la maison). Il me fait plaisir de les accueillir puisqu'elles peuvent pratiquer leur français avec nous...En plus, elles sont très rigolotes et agréables! Alors, ce sera avec elles que nous partagerons notre souper d'amour!

Je vous laisse sur les photos de l'après-midi St-Valentin...Remarquez l'effort vestimentaire...:)









De retour à la maison...et le soleil brille toujours! Ouf, ça fait du bien!

Les ski-doos passent maintenant derrière la maison