Bonne fin de semaine!
Le Nunavik est resplendissant sous le soleil retrouvé depuis hier! Un petit message et vite, dehors pour profiter de cette belle lumière et des paysages splendides!
Primaire vs secondaire: deux réalités bien différentes
Comme je vous en parlais dans le dernier billet, j'ai vécu une très belle semaine avec mes élèves, si bien que vendredi soir, je flottais sur mon nuage de prof comblée. En revanche, Nicolas ayant revêtu son costume de prof au secondaire le temps de quelques semaines, terminait sa semaine un peu découragé par le désintérêt de ses élèves.
Admettons que nous ne vivons pas la même expérience. De mon côté, j'ai des élèves élèves aimants et souriants, heureux d'être à l'école. Nicolas a, lui, des adolescents, cette période souvent sombre où l'adulte est ennemi.
Moi, je leur apprends à lire, à écrire, à parler; pas même idée de remettre en question l'utilité de mon travail! Nicolas, lui, tente d'"enseigner" les arts, de garder les élèves en classe, de surveiller 2-3 élèves présents mais qui considèrent seulement le rôle social de l'école et non celui de lieu d'apprentissages.
Disons que notre vision de l'école est différente, que nos humeurs sont à l'opposées.
Je n'échangerais pas ma place avec lui ou avec les autres enseignants du secondaire.
Les règles de vie
Lors de la semaine de formation à Kuujjuaq, j'ai eu le bonheur de rencontrer des collègues qui se dirigeaient du côté de Puvirnituq, village dont on nous avait parlé dans les médias suite à une sortie d'un enseignant qui dénonçait la violence qui y régnait. Ces deux enseignantes conscientes de la tâche qui les attendait n'avaient pas été choisies au hasard; il s'agit de deux filles fortes, groundées, ouvertes et surtout, motivées à s'impliquer pour améliorer le climat dans l'école, pour faire régner une certaine harmonie.
C'est pleines de bonnes intentions qu'elles ont proposé un code de vie (la base pour espérer une certaine harmonie me semble-t-il!) pour leur école, code de vie qui a été refusé par la majorité du personnel.
Je ne connais pas les détails de l'histoire mais j'ai perçu beaucoup de déception chez mes collègues qui proposaient des bases, des évidences pour régler les problèmes et qui se font fait "r'virer d'bord". Difficile de garder sa motivation dans ces conditions. Chapeau les filles et continuez votre bon travail, je suis certaine que les élèves perçoivent votre respect et que cela fera une différence chez quelques-uns d'entre eux.
À Kangirsuk, nous avons la chance d'être une équipe assez solidaire et ouverte aux changements, selon ma perception. Nous avons un code de vie très sommaire consistant en 3 règles: pas de sucreries, pas de souliers dans l'école, pas de MP3. La violence est implicitement interdite et nous devons faire un rapport à la direction dès qu'une situation se présente. Évidemment, nous en voyons beaucoup et ce serait faux d'affirmer que toutes sont dénoncées et traitées. Par contre, à force de cohérence, j'entends par là des interventions par tout le personnel de l'école, les élèves semblent commencer à intégrer que les coups ne sont pas tolérés. J'ai en tête le cas de la petite de 2e année qui, fâchée que je lui aie confisqué ses bonbons, m'a lancé des roches et, après une intervention du directeur remplaçant, a compris que c'était un comportement inadéquat. Les nouvelles règles sont intégrées au compte-gouttes, les choses changent lentement. Ça prend une direction et du personnel motivés à faire changer les choses. Je suis si heureuse de voir s'implanter dans notre école le programme d'habiletés sociales. En voilà une chose concrète qui amène une amélioration dans l'ambiance de l'école! À force de se faire parler de respect, de compassion, de politesse, je suis certaine que les élèves se sensibilisent. Il faut également une part d'ouverture de notre côté, nous ne sommes pas ici pour faire des élèves de petits robots. Oui, c'est vrai que les élèves rotent, crachent dans la poubelle et même (2 de mes élèves surpris hier par Nicolas) font parfois pipi le long du mur de l'école, mais ce n'est pas pour être impolis, c'est normal et accepté par la communauté (pour ce qui est du pipi, j'en doute...;). Ce qui ne peut être accepté, à nul part dans ce monde, à mon avis, c'est la violence et l'intimidation et ce sera un travail de longue haleine pour les faire diminuer.
La vie dans la classe de 3e-4e-5e français
Une belle semaine qui s'est terminée par la récompense: chocolat chaud et cheerios. Voici quelques photos de mes beaux, beaux, beaux élèves. Remarquez mes deux poupounes de 3e année, tellement "girlie" et "fashion"! Elles sont très coquettes mes belles inuites!
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Monika la superbe, 3e année |
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Annie Ann, toute en bling, bling en ce vendredi, 15 octobre |
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Mes anges cornus |
Ici ma belle Eva qui fait du bricolage avec des photos de ma famille, et plus particulièrement des photos de mon filleul, le beau Louis-Félix qui est maintenant la coqueluche de la classe. Eva a d'ailleurs eu la chance de lui piquer une petite jasette puisqu'elle était chez moi jeudi soir lorsqu'il a téléphoné pour m'annoncer qu'il avait reçu le livre qu'on lui avait préparé pour son 4e anniversaire. Ce fut tout un événement qu'Eva s'est fait une joie de répéter toute la journée aux amis de la classe: j'ai parlé à LE Louis-Félix!
Jeudi après-mdi, nous nous sommes rassemblés au gymnase pour boucler la boucle de la levée de fonds pour la recherche sur le cancer "Terry Fox". Pour augmenter la somme des 700$ déjà amassés, certains profs ont relevé des défis. Ici, Rob qui s'est rasé les jambes et Marc-André qui s'est rasé la barbe. Moi, je me suis fait faire un mohawk. Photos à venir. ;)
Et dans notre petite vie personnelle
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Moules-frites!...et vin d'épicerie! |
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La princesse attend son repas préparé par doux brun. |
On n'a rien à envier aux bons restaurants qui ne nous manquent même pas de la métropole: un vendredi récompense pour les profs aussi: on s'est préparé des bonnes moules-frites accompagnés de vin. Bon, c'est sûr que les frites étaient des frites congelées et que le vin était du vin d'épicerie, mais ça a été un grand bonheur et un grand festin tout de même!
Nous avons eu une mauvaise surprise en déballant notre épicerie hier soir. Tout y était, même la citrouille que j'avais commandée pour l'Halloween, sauf nos 2 paquets de 4 bières Grolsh, mystérieusement absentes (non, nous ne sommes pas alcoolo, nous faisons l'épicerie pour 2 semaines...). Nous vivons d'espoir en nous disant qu'une 7e boîte arrivera peut-être par l'avion d'aujourd'hui, mais c'est tout de même très étrange qu'il ne nous manque que cet item...
Des nouvelles de piteux pitou: il a trouvé une maîtresse qui l'a lavé, nourri et cajolé en la personne de Janie, la prof qui a pris la place de Nico comme prof de français au secondaire. En boni, Janie est notre voisine, nous pourrons donc visiter notre nouvel ami canin quand bon nous semblera.
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Piteux pitou et la compassion d'un autre chien rescapé |
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Le sourire de la satisfaction d'une semaine superbe |
Voilà, l'heure de profiter du beau temps a sonné. Je vous souhaite une superbe fin de semaine! À bientôt!