samedi 18 septembre 2010

Un nouveau centre d'entraînement au village!

Bon samedi!

Un belle journée de congé toute brumeuse pour se reposer, écrire des courriels et, au grand malheur de Nicolas, faire des muffins aux pépites de chocolat! J'ai tellement envie de popoter du confort food ici, et plus particulièrement des desserts!!!



La semaine semblait se terminer d'une façon agréable hier. Rob, le prof de gym est passé dans ma classe un peu avant le début de la journée pour savoir si je verrais un inconvénient à ce que mes élèves aient 4 périodes de gym durant la journée afin d'organiser un tournoi de touch ball. Ma planification du vendredi (arts plastiques, film et contenu pédagogique, évidemment!) a donc pris le bord au grand plaisir de mes élèves. Je croyais avoir bien peu de marmots dans la classe suite aux épisodes de poux et de congé forcé de la veille. J'ai eu le plaisir d'accueillir 10 de mes 14 élèves. Vite, vite, vite, nous nous mettons à la confection d'affiches pour encourager les 3-4-5 français (traduction de Go! Go! Go! = Allez-y les 3-4-5 français!), nous mangeons une collation surprise de salade de fruits et nous nous dirigeons au gymnase pour une séance de touch ball. Beaucoup de plaisir, malgré notre défaite.



Malheureusement, la journée s'est terminée sur une note négative. J'ai omis de vous mentionner cette semaine que durant une surveillance sur la cour, un élève m'a causé du trouble. Tentant de faire respecter le règlement concernant les sucreries à l'école, j'ai sommé quatre garçons de consommer leur boisson gazeuse ailleurs que sur le terrain de l'école. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils obtempèrent sur le coup, mais la violence de leur réplique m'a tout de même ébranlée. Un garçon ayant terminé sa boisson a lancé la canette à mes pieds, les autres se sont écartés en me riant au nez pendant qu'un autre, dans mon dos, m'a poussé (pas fort, mais tout de même, je n'ai pas apprécié ce contact physique...). Une autre enseignante est venue me donner un coup de main, mais c'était en vain...Les garçons sont montés dans un module de jeux, se sont mis à cracher par terre, à nous narguer. L'enseignant de gym, présent depuis 2 ans a donc été appelé en renfort. Il a "maîtrisé" l'élève le plus turbulant et l'a poussé à me présenter des excuses. J'ai eu droit à un "sorry" crié les yeux au sol. Robert m'a demandé si ça me suffisait. Considérant la situation et les excuses hypocrites, j'ai considéré que ce n'était pas suffisant. Rob m'a dit qu'il fallait être indulgent, que cet élève vivait des choses difficiles à la maison. Je peux comprendre, mais en même temps, jusqu'où devons-nous tolérer cette violence et cette effronterie? Je suis d'avis que cet agissement était intolérable et que nous devions aller plus loin avec cet enfant, lui expliquer ce en quoi ces gestes ne pouvaient être tolérés sur la cour. Il a donc été amené chez la directrice.

Donc retour à vendredi, au gymnase. À la fin de la joute, on se sert la main. Je serre la main de ce garçon, je le prends même en photo, il est content, me sourit. Quelques secondes plus tard, une élève me dit: "Where's your 20$?". J'avais un 20$ dans ma poche arrière, il n'y est plus...Je demande donc à l'élève pourquoi elle savait que j'avais un 20$. "Bobby took it". Affirmation que mes beaux élèves s'empressent de confirmer. La journée venant de se terminer, certains élèves sont déjà dehors, dont ce cher Bobby. Ma copine Mariève vient me porter main forte, mais nous avons droit à des roches lancées, à des cris, à des refus de venir discuter. C'est donc encore une fois Rob qui vient à ma rescousse et ensuite, le directeur de centre, Tommy. L'élève est amené à l'intérieur, me crie toute sa haine, affirme qu'il n'a pas le 20$, que c'est son ami Davidee. La semaine est terminée, tous sont partis à la maison, l'enquête se poursuivra lundi...Ouf...Je repars à la maison les larmes aux yeux, mais je tente de focusser sur mes élèves si charmants, sur tous ceux qui ont dénoncé ce vol. Je tente de comprendre ce jeune qui en arrache, qui m'en fait arracher, mais j'ai beaucoup de difficulté...

Je réussis tout de même à cesser de penser à cet incident en allant courir avec Nicolas. Quel bonheur que de croiser les élèves et d'être accompagnés par quelques-uns d'entre eux le temps de quelques foulées ou même tout le long du jogging par ma belle Eva qui était absente de l'école depuis 2 jours. Nous poursuivons même l'entraînement à la maison: haltères, étirements. Quel beau moment de bonheur, avec ces élèves qui nous imitent, qui sont heureux.


Même Nanette la chatte participe aux étirements!

Ces moments magnifiques avec les enfants me font instantanément oublier les épisodes difficiles. Je suis toujours heureuse, comblée d'avoir la chance de vivre cette expérience, de côtoyer ces enfants. J'espère sincèrement être capable de faire les bonnes interventions, d'être bien accompagnée par la direction pour arriver à conclure ce malheureux épisode et aider cet enfant si amoché.

Pour poursuivre dans le sujet, à lire dans le cahier Plus de La Presse de ce samedi, un dossier sur les enfants écorchés du Nunavik.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/201009/17/01-4316687-scenes-de-la-vie-boreale.php

En terminant, un petit mot pour vous remercier de nous lire! Je suis consciente de ne raconter que des tranches anecdotiques de la vie d'ici, de ne pas aller dans une réflexion plus poussée, mais de raconter ces événements de notre vie me fait un grand bien et me permet de ventiler et de poursuivre mes réflexions.
Sur ce, bon week-end à vous, bon temps des pommes!
Vous me manquez de plus en plus...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vraiment cool ton blog !! Je lis toutes tes chroniques ! Moi ici à Aupaluk sa va bien aussi, j'ai parfois des temps difficile tout comme toi, mais je trouve l'expérience fantastique et j'adore ça. Bonne fin de semaine à toi aussi et Pascal m'a transmis ton bonjour :-). Alexandra

Marie-Christine a dit…

Je suis heureuse de savoir que tu me lis Alexandra! S'il y a quelqu'un qui me comprend, c'est bien toi avec ta tâche de fou! 3-4-5-6, mission quasi impossible! Surtout en français!!! Tu ne dois pas avoir un tas de périodes libres en plus! Et personne d'autre que toi qui enseigne le français! Je ne sais pas si c'est la même chose pour toi, mais c'est un peu difficile de planifier de beaux projets pour nos élèves avec la tâche incroyable qui nous incombe! Bref, je pense à toi, je suis solidaire.
Ta voisine d'en haut, de quelques dizaines de kilomètres.